Six cents personnes sont contraintes de recourir à la justice pour justifier leur droit sur des terrains acquis en 1995. La propriété de ces terrains est également revendiquée par KPMG.
Une centaine de personnes se sont retrouvées, avant-hier dans la matinée, pour exprimer leur colère et surtout incompréhension face à une situation pour le moins ubuesque. La sagesse des manifestants a primé toutefois sur le désespoir et la colère et les manifestants se sont dispersés sans incident.
La genèse de cette affaire, ayant suscité le courroux de ces personnes, remonte à l’année 1995, date d’attribution de lots de terrains à El Alia à environ six cents personnes, toutes victimes du terrorisme, moudjahiddine ou enfants de chouhada et n’ayant pas bénéficié auparavant de logement. Ces personnes dénoncent, aujourd’hui, l’attribution de "leurs terrains" à KPMG, un réseau mondial de cabinets d’audit et de services aux professionnels. M. Allal, l’un des protestataires nous parle du cette situation à laquelle aucune solution raisonnable n’a été apportée.
"L’APC de Bab Ezzouar, celle-là même qui nous a attribué nos décisions d’attribution de terrain, nous dénie, aujourd’hui ce droit, c’est à n’y rien comprendre". Notre interlocuteur nous explique que les six cents attributaires, concernés par ce quiproquo n’ont pas baissé les bras et ont fait appel à la justice pour mettre fin au litige. «Nous avons fait appel à un avocat et nous avons été rétablis dans nos droits en première instance. Notre avocat nous a orienté vers un huissier de justice, ensuite vers un expert foncier lequel s’est déplacé sur les lieux pour effectuer une expertise, il nous a remis un document à faire valoir par le tribunal de Hussein Dey, ce dernier l’a approuvé sans difficultés. On devait passer, par la suite, par l’agence Agerfa et c’est à ce niveau que réside un blocage total. Nous dénonçons en outre le fait que KPMG ait racheté nos terres illégalement pour y construire ses bureaux. KPMG ne détient aucun document officiel. Nous lançons un dernier appel aux autorité concernées pour affirmer que ce terrain nous revient de plein droit»
L’avocate, ayant défendu la cause de ces "propriétaires" se déclare, quant à elle, formelle en ce qui concerne la propriété de ce terrain. «Le terrain revient de droit à mes clients, ils ont obtenu, dans ce sens le jugement définitif», nous dira-t-elle, en nous affirmant, que si besoin est, l’affaire sera portée devant la Cour suprême.