Le Brésil aborde le Mondial-2010 en favori, armé de son habituelle force offensive mais aussi d’une discipline que lui a insufflée Dunga, alors que le côté gauche et la pression extérieure apparaissent comme deux points faibles de l’équipe à surmonter.
LES PLUS
Attaque
Le Brésil reste le Brésil! C’est-à-dire un pays au réservoir offensif intact. Kaka en est l’homme clef. Malgré sa première saison en demi-teinte au Real Madrid, il reste un joueur d’exception capable de faire basculer un match. Luis Fabiano s’est révélé comme l’avant-centre titulaire lors des qualifications sud-américaines qu’il a terminées en meilleur buteur (neuf réalisations). A ses côtés évoluent Robinho et Nilmar, les deux autres hommes en forme de l’attaque. Dunga, qui s’est privé des services de Ronaldinho, Adriano et Pato, peut aussi compter sur Julio Baptista, Grafite ou Danny.
Arrières droits
La Seleçao possède deux des tous meilleurs spécialistes au poste d’arrière droit, avec Maicon et Dani Alves, tous deux complets, buteurs à l’occasion, infatigables et auteurs d’une saison énorme. Le premier est le titulaire dans l’esprit de Dunga. Le second entre parfois en jeu dans un registre plus offensif, comme milieu droit.
Discipline
C’est la plus-value apportée par Dunga qui réclame de ses joueurs du sérieux sur et en-dehors du terrain. Sur l’aire de jeu, un effort de replacement est demandé à tous: Robinho symbolise cette exigence, lui qui sous le maillot auriverde descend parfois au milieu pour défendre, ce qu’il ne fait jamais en club. Mentalement, l’équipe a progressé, elle ne panique plus. Dunga veut aussi éviter que se reproduise l’avant-Mondial-2006, quand les stars brésiliennes se donnaient en spectacle lors d’entraînements aux allures de kermesse. Les fêtards ont été écartés (Adriano, Ronaldinho et André Santos), et le message est clair.
LES MOINS
Côté gauche
Aucun titulaire ne se dégage. André Santos, star en Turquie, aurait pu l’être, mais sa propension à faire parler de lui dans la presse people a exaspéré Dunga, qui l’a écarté. Bastos a été appelé pour évoluer arrière gauche. Le Lyonnais est pourtant un joueur attiré vers l’avant, excellent dans les débordements, et peu habitué à défendre en club. Gilberto, ignoré par le sélectionneur depuis un an, fait son retour dans le groupe. Il a 34 ans.
Pression
"Un Mondial, c’est un piège: ou tu gagnes, ou c’est un échec". Cette phrase de Vicente del Bosque, le sélectionneur de l’Espagne, s’applique encore mieux au Brésil, éternel favori à l’orée de chaque tournoi du haut de son record de cinq titres mondiaux. L’élimination en quart par la France en 2006 (1-0), où Zidane a tenu le rôle du «Brésilien», a été vécue par tout un peuple comme un affront qu’il s’agirait de laver fissa. Le président Lula a lui aussi assigné l’objectif suprême à la Seleçao, qu’il a dite "capable de remporter la Coupe du monde". Sous-entendu: elle doit la remporter.
AFP