Le groupe G du Mondial-2010, avec le Brésil, la Corée du Nord, la Côte d’Ivoire et le Portugal, est qualifié de "groupe de la mort", surnom donné aux groupes où au moins trois favoris se rencontrent, obligeant l’un d’entre eux à quitter la compétition dès le premier tour. Le phénomène est récurrent depuis 1958 et le format moderne de l’épreuve.
1958:
Brésil, sur la route de son 1er titre avec le jeune Pelé qui finira meilleur buteur, Russie, avec Yachine "l’Araignée noire", l’Angleterre de Robson et Charlton ainsi que l’Autriche, 3e en 54, se retrouvent au premier tour et finissent dans cet ordre. A égalité, Russes et Anglais sont départagés par un match d’appui perdu 0-1 par les seconds.
1962:
Les Auriverde se retrouvent une nouvelle fois en bonne compagnie avec la Tchécoslovaquie triomphante de Masopust, qu’ils rejoueront en finale, ainsi que le Mexique de Carbajal, le gardien aux cinq Mondiaux, et l’Espagne de Di Stefano et Puskas qui finit dernière. Petite consolation, la Roja décroche son 1er titre deux ans plus tard, l’Euro, à domicile.
1966:
L’Espagne, championne d’Europe en titre, est de nouveau mal placée. Malgré sa colonne vertébrale madrilène, elle est devancée par l’Allemagne de Beckenbauer, futur finaliste, et l’Argentine de Pastoriza. Avec zéro point, la Suisse du futur sélectionneur Kuhn ferme le bal.
1970:
Pour la dernière de Pelé et l’avènement de Jairzinho, le Brésil est à son apogée.
Il commence par pulvériser la Tchécoslovaquie du pauvre Viktor qui encaisse quatre buts, puis domine l’Angleterre des champions du monde Moore et des frères Charlton et enfin la Roumanie de Lucescu qui deviendra un entraîneur à succès.
Les deux nations d’Europe de l’Est sont éliminées.
1974:
Pauvre Haïti qui se retrouve au milieu de la Pologne, de l’Argentine et de l’Italie et encaisse 14 buts en trois matches. Champions olympiques en 72, les Polonais, qui finiront 3e, ont une génération de rêve avec Lato, Gadocha, Szarmach ou Zmuda et terminent en tête du groupe avec trois victoires.
Derrière, les Albiceleste du jeune Kempes devancent le verrou italien rehaussé par le talent de Riva et Rivera.
1978:
Déjà ensemble quatre ans avant, Italiens et Argentins se retrouvent. Avec une génération renouvelée (Rossi, Tardelli), les Azzurri, futurs 3e, s’offrent le luxe de finir 1er grâce à une victoire à Buenos Aires sur les 2e qui se rattraperont en étant sacrés pour la 1re fois grâce à des jeunes à maturité comme Kempes, meilleur buteur du tournoi, ou Luque. La France du jeune Platini et la Hongrie, double finaliste en 38 et 54, se partagent les miettes.
1982:
L’Union soviétique et l’Ecosse montent en vain à l’assaut du Brésil de Tele Santana, emmené par Zico et Socrates. Chacun peut compter sur une équipe homogène avec Dassayev, Blokhin ou Romantsev pour les uns, Souness, Strachan, Dalglish, McLeish ou Archibald pour les autres.
Grâce à une meilleure défense, la faucille coupe cependant le chardon. Pour son unique participation, la Nouvelle-Zélande fait de la figuration.
1986:
Nouveau venu, le remarquable Danemark de Laudrup et de l’ex-ballon d’or Simonsen, ainsi que l’Uruguay de Francescoli qui règne sur l’Amérique du Sud entre 83 et 87, rejoignent l’Allemagne et l’Ecosse qui vieillit mais répond toujours présent.
La "dynamite danoise" est 1re, grâce à son carton (6-1) sur la Celeste, 3e, et un triplé de Larsen. La Mannschaft passe ric-rac.
1990:
C’est l’époque de l’Allemagne triomphante, qui sera encore sacrée avec un Klinsmann dans la force de l’âge (26 ans). En poule, seule la Colombie de Higuita et Valderrama lui résiste (1-1) mais cela ne lui permet pas de finir devant la talentueuse Yougoslavie de Savicevic et Stojkovic qui dispute son dernier tournoi avec tous les ressortissants de ses différentes provinces. Derniers, les Emirats Arabes Unis n’existent pas.
1994:
Avant de se retrouver en demi-finale, le Brésil, futur champion du monde avec sa doublette Romario-Bebeto et son patron Dunga, et la Suède de Dahlin, Brolin et Andersson (5 buts) s’étaient neutralisés en poule (1-1).
Quart de finaliste en 1990, le Cameroun de Bell et Milla faisait figure d’épouvantail mais sort par la petite porte, humilié (1-6) pour son dernier match par la Russie de Mostovoi, Karpin et surtout Salenko qui inscrit l’unique quintuplé en phase finale!
1998:
Champion olympique en 96, le Nigeria crée la surprise d’entrée en battant (3-2) l’Espagne du jeune Raul mais aux cadres vieillissants.
Pire, l’Espagne est même devancée par le Paraguay de Chilavert à la tête d’une défense de fer.
Dépassés, Stoichkov et Kostadinov ne qualifient pas non plus la Bulgarie qui permet à l’Espagne de sauver l’honneur (6-1).
2002:
Rivaux historiques, Angleterre et Argentine se retrouvent une nouvelle fois mais Beckham et le ballon d’or Owen prennent le dessus sur Batistuta (1-0), se qualifiant à son dépens.
Avec sa génération montante Ibrahimovic, Larsson et Ljungberg, la Suède finit en tête avant de se fissurer contre le Sénégal en 8e. Malgré ses stars, le Nigeria déçoit et clôt la marche.
2006:
Pour sa 1re au Mondial, la Côte d’Ivoire de Drogba est le nouveau cador africain. L’Argentine et les Pays-Bas la rappellent à l’ordre mais la Serbie, aussi facilement qualifiée qu’éliminée ensuite, lui offre son 1er succès.
Leo n’est pas encore Messi mais les Bataves comptent encore plus sur Van Nistelrooy que sur Robben ou Sneijder... et les deux se qualifient main dans la main.
AFP