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Edition du 24 Mai 2010



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Larbaa Nath Irathen : un village au cœur de l’histoire
19 Mai 2010

Un adage fort connu dans toute la région de Kabylie dit ceci : ‘‘Ansi Isteqid Ilarbaa dasawen’’ (De partout ou tu t’ y rends pour rejoindre Larbaa tu ne peux éviter la montée). C’est dire toute les peines qu’endurent les habitants de cette cité à chaque fois qu’ils désirent rentrer chez eux.

Le choix de ce site, par les premiers locataires de Larbaa Nath Irathen, pour s’installer à cet endroit précis, n’est ni fortuit ni un hasard, puisque le village présente toutes les caractéristiques d’un choix stratégique mûrement réfléchi.
Si plus tard, toutes les campagnes engagées pour conquérir cette région s’avouèrent presque impossibles, c’est justement parce que ses pentes abruptes et difficiles à franchir rendaient toutes les expéditions utopiques.
Ainsi le village de Larbaa Nath Irathen qui fut bastion de la révolte depuis les Romains, n’a connu d’occupation étrangère qu’avec l’arrivée des Français vers 1857. Pour permettre aux troupes du général Randon d’avancer en direction de cette imprenable citadelle, le général du génie militaire Chabaud Latour, mit plus d’un mois pour finir un tracé de 25 km devant lier Tizi Ouzou à Larbaa Nath Irathen, qui deviendra Fort Napoléon, avant d’être débaptisé Fort National.
La trêve fut de courte durée puisqu’en 1871, à l’appel de Cheikh Mohand Ouali Ousehnoun à l’insurrection contre l’occupant, répondit également Cheikh Aheddad qui dépêcha son fils Aziz à la tête d’une forte formation pour participer aux combats. Fort National (garnison française) complètement détruit, les forces d’occupation déplacèrent leur siège à Dellys.
Autrefois, quand il n’y avait aucun lieu de rencontres, de distraction et d’information, le souk hebdomadaire (marché) faisait office d’espace d’abord économique, mais aussi de lieu de regroupements, où tous les gens se retrouvent pour se connaître se découvrir et s’échanger de tas de belles choses indispensables à la vie communautaire.
On désignait justement beaucoup de localités en Kabylie par des appellations qui ont une relation directe avec la journée où se déroule le marché d’où la composition du nom de Larbaâ (mercredi) et Ath Irathen qui signifie en tamazight les lions. C’est le cas par exemple de Sebt (samedi) des Ath Yahia, devenu plus tard Michelet, actuellement Aïn El Hammam.
Selon les historiens le marché de Larbaâ Nath Irathen, ce village où naquit Abane Ramdane, est l’un des plus anciens souks de la Kabylie. Il est rapporté que le grand poète kabyle de tous les temps, Si Mohand Oumhand en l’occurrence, ne ratait aucun mercredi pour venir déclamer sa poésie que tout le monde attendait avec impatience.
Seul signe des temps passés, le marché, même s’il a perdu tout son charme d’antan, est là témoin d’une époque à jamais révolue.

Par : Zakaria Kali

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