Le Musée national d’art moderne et contemporain d’Alger (Mama) abritera du 25 mai au 25 août 2010 une exposition du peintre français Olivier Debré. Près de cent œuvres de cet artiste entre peintures à l’huile, dessins et sculptures provenant, pour l’essentiel, de la famille de l’artiste et du fonds de la galerie Louis-Carré sise à Paris, seront présentées au public. L’initiative est le fait de Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger qui veut par le biais de l’art jeter une «passerelle entre les peuples». L’idée désormais adoubée par la ministre de la Culture sous le patronage de laquelle la manifestion est placée, sera traduite dans les faits conjointement par l’implication du Mama, de l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et de l’ambassade de France. Des conférences guidées au Mama seront dirigées respectivement par Lydia Harambourg, critique d’art et Patrick Le Nouëne, directeur des musées d’Angers, le 26 mai et le 12 juin 2010. Les centres culturels français de Constantine, Tlemcen, Oran et d’Annaba abriteront, précise-t-on, des conférences similaires respectivement les 24, 25 mai et le 14 juin. On peut s’étonner effectivement du fait que cette exposition soit la première d’un peintre français depuis l’Indépendance tant les échanges avec les deux pays n’ont pas tari depuis cette date. N’empêche à travers cette exposition on veut rendre un «hommage posthume» à ce peintre présenté comme l’un des plus illustres représentants de l’abstraction et «des plus grands coloristes du 20ème siècle». Né à Paris le 14 avril 1920, Olivier Debré décède dans la même ville le 1er juin 1999. L’exposition d’Alger fera connaître en fait les œuvres produites entre 1945 et 1999. Debré est le petit-fils du peintre Édouard Debat-Ponsan (1847-1913) auprès duquel il commence à dessiner, peindre et sculpter et ce dès l’âge de 14 ans. Vers 1941 il rencontre Picasso qui aura sur lui une influence décisive. L’émotion va désormais chercher à s’exprimer tout en faisant l’économie de la représentation. Pour Debré le signe abstrait «ne signifie pas autre chose que la réalité». En 1967 il dut représenter la France à l’exposition universelle de Montréal. Entre 1980 et 1990, l’artiste honore plusieurs commandes publiques. C’est lui qui réalise le rideau de scène de la Comédie-Française inauguré en 1987, le rideau de scène de l’opéra de Hong-Kongn, inauguré en 1989, ainsi que celui du nouvel opéra de Shanghai en 1998.