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Edition du 23 Mai 2010



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Abderrahmane Mehdaoui, ex-entraîneur national et consultant, au Midi Libre
«La FIFA n’a pas respecté l’Algérie, elle encourage la violence»
20 Mai 2010

La sanction qui a été prononcée mardi par l’instance internationale de football (FIFA) à l’encontre de l’Égypte dans l’agression du bus ayant transporté la sélection algérienne de football le 12 novembre dernier, en terre égyptienne, a suscité moult interrogations. Les techniciens et entraîneurs ont émis leurs avis sur la décision de cette instance internationale. L’ex-entraîneur national Abderrahmane Mehdaoui, a bien voulu, sans aucune hésitation, nous donner le sien, juste après cette décision, sur ce qui, selon lui, est une insulte pour les algériens, encourageant, de ce fait, la violence.

Midi libre : Après une longue attente, la FIFA a fini par prononcer une santion à l’encontre de l’Égypte. Pouvez-vous nous donner votre première lecture sur cette décision ?
Abderrahmane Mehdaoui : Sincèrement j’ai été surpris par cette décision. D’abord, elle est incompréhensible dans le sens où la prise de sanction a été retardée de plusieurs mois, ensuite, après toute cette période, voilà que ce résultat n’a rien à voir avec la réalité sur le terrain. On a été blessé dans notre amour-propre. Cette décision n’a en aucun cas pris en compte tout ce qui s’est passé en Égypte pour la délégation nationale qui devait rejoindre son hébergement. Moi, personnellement, et sur la base de tout ce qui est arrivé à la sélection algérienne, dont plusieurs joueurs ont été blessés, je m’attendais à une sanction plus sérieuse de la part de cette instance internationale, première responsable du football mondial. Maintenant, la décision est prise, et personne n’a le droit d’introduire un recours. La FIFA, je tiens à le préciser, a une fois de plus failli dans sa mission qui consiste à veiller à ce que la sérénité soit toujours au rendez-vous. Cette décision finale n’apaisera en aucun cas la blessure des algériens qui ont tant fait confiance à cette instance internationale. La décision que tous les algériens attendent depuis plusieurs mois n’a abouti à rien. C’est une déception totale pour le football, au moment où on s’attendait à une lourde sanction, l’Égypte sort saine et sauve après tout ce qu’elle a produit. En toute état de cause, cette mesure prise par la Fifa reste quand même une sanction pour le football égyptien qui ne cesse de prouver, de plus en plus, sa faiblesse et un penchant pour la violence.

Ne croyez-vous pas que, peut-être, l’Égypte a influencé la Fifa dans le sens de cette décision qui, finalement, n’arrange que ce pays ?
De notre coté, on s’attendait à une sanction plus sérieuse, mais les choses ont changé au fur et à mesure. Les égyptiens ont su comment intervenir pour que rien de grave n’arrive à son football. Elle a tout fait pour que la sanction soit de cette taille. Aussi, et malheureusement, cette instance internationale a prouvé cette fois-ci aussi sa fragilité dans la prise de décision. Pour un acte aussi violent, elle inflige seulement 100.000 francs Suisse (71.000 euros) plus l’interdiction d’organiser les deux premiers matchs à domicile en prévision la compétition préliminaire de la coupe du monde 2014. Les choses ont été très claires, l’Égypte n’avait pas pris les mesures nécessaires pour la sécurité des algériens, dont la plupart des vitres de leur bus qui transportait la délégation ont été brisées; ensuite, la sécurité n’a jamais été garantie dans le stade international du Caire qui a abrité la rencontre qualificative à la coupe du monde le 14 novembre 2009. La première instance du football vient de ménager le football égyptien, auquel ses responsable ont voulu coûte que coûte préserver son image. Mais le fait que c’est l’Égypte qui a été sanctionnée représente pour l’Algérie un point positif et une défaite ce pays. Le volet financier n’a pas vraiment un impact sur n’importe quelle équipe, ce montant a été décidé en fonction des dégâts qu’ont subis les algériens sur leur route vers leur camp de base. Il est à préciser que, quelles qu’en soient les retombées de la sanction sur l’Égypte, elle restera une sanction pour elle et une victoire morale pour l’Algérie.

Parlons de la sélection nationale; elle est actuellement au grand complet, mais les choses s’annoncent difficiles, le coach étant confronté aux blessures, manque de temps de jeu et autres contraintes. Quelle est votre lecture de cette première semaine de préparation ?
Sincèrement je commencé à perdre espoir, l’état de la sélection est un peu délicat. L’infirmerie ne cesse de recevoir des éléments importants et des pièces maîtresses de Saâdane. D’abord, il faut définir les blessures et augmenter ensuite le travail des joueurs qui n’ont pas beaucoup joué dans leurs clubs respectifs. La dernière étape, que je trouve être la plus importante pour les préparer. Ce n’est pas du tout une mission facile. Lors de la CAN, la sélection a démontré de bonnes qualités, à un point que tous les algériens ont eu une certaine confiance dans le rendement des joueurs; on aurait souhaité voir les mêmes joueurs, mais malheureusement ce n’est pas le cas. Fixer le deuxième tour comme principal objectif de la sélection au mondial, n’est pas du tout une chose facile notamment avec les paramètres actuels. Les prétentions ont été toutefois changées après cette compétition africaine à l’issue de laquelle les coéquipiers de Belhadj ont arraché une honorable quatrième place, dès lors où tout le monde a remis en cause la qualité du staff technique et que le groupe a commencé à perdre petit à petit de sa sérénité et de sa stabilité. Concernant maintenant l’état de santé des joueurs, le bilan que dressent les medecins de la sélection est important. Le cas de Mourad Meghni reste le plus inquiétant parmi tous les autres cas. Ce joueur est un élément très important pour l’équipe, son absence sera une grande perte pour le groupe, d’autant plus que la gravité de sa bléssure se précise de plus en plus. Pour la sélection des joueurs, le coach national devrait prendre tout son temps pour prendre son choix concernant l’effectif qui prendra part au mondial. Il y a plusieurs étapes avant de tirer des conclusions. Donc, il ne faudrait pas que le scénario de la CAN se répète, un joueur qui n’est pas apte à jouer, doit être écarté. C’est dommage certes, mais compte tenu des dernières évaluations médicales, il serait étonnant que Meghni puisse apporter un plus à l’équipe. Espérons que les choses vont être réglées le plus vite possible afin que les joueurs se rassemblent pour un seul objectif : bien représenter les couleurs nationales. A propos de nos adversaires, on aura en face de nous des équipes de haut niveau, forgées de bonnes qualités; les questions qui devraient se poser sont : est-ce que les algériens ont vraiment les forces physiques pour faire face à ces équipes ? Est-ce que les joueurs peuvent résister ? Et comme ça reste envisageable contre la Slovénie, les camarades de Yabda peuvent espérer mieux et regarder un peu plus loin. Sincèrement après la coupe d’Afrique, j’ai décidé d’être prudent dans mes déclarations.

Par : Mourad Salhi

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