Une quantité de 260.000 quintaux d’orge produite dans la wilaya de Batna sera prochainement exportée vers les marchés internationaux.
Une opération vécue par les céréaliculteurs des Aurès comme une consécration de la qualité du produit. Selon le directeur de la Coopérative des céréales et légumes secs (CCLS) de Batna, plus de 511.000 quintaux de cette céréale avaient été collectés par son établissement au cours de la dernière saison agricole.
Une saison marquée, rappelle M. Khelifa Mansar, par un niveau de production "record", de l’ordre de près de 2 millions de quintaux de céréales, toutes espèces confondues. S’agissant plus spécifiquement de l’orge, le même responsable explique que si les agriculteurs confient plus volontiers leur production à la CCLS c’est en partie en raison du prix d’achat incitatif fixé à 2.500 DA le quintal alors que le prix de vente aux paysans du quintal de fourrage était de 1.500 DA. Selon les spécialistes, l’orge produite dans la wilaya de Batna est d’une excellente qualité et n’a pas été affectée par les maladies et autres parasites touchant généralement les céréales.
Chose qui explique, selon eux, son choix pour l’exportation qui exige que le produit soit exempt de tout reproche et satisfasse à nombre de conditions. Dans le même contexte, le directeur des services agricoles (DSA), M.Mohamed-Lamine Grabsi, souligne que Batna figure parmi les premières wilayas du pays productrices d’orge grâce à plusieurs atouts naturels favorisant cette récolte, notamment dans les régions Sud de Barika et d’El Djezzar. Batna recèle, de surcroît, un important cheptel dont l’alimentation exige d’importantes quantités de fourrages dont l’orge reste le plus important, ajoute le même responsable, relevant que cette situation a amené les agriculteurs à opter pour la culture de cette céréale qui exige peu d’efforts et de moindres coûts. Plusieurs wilayas à vocation pastorale puisaient, il y a quelques années, dans la production céréalière de Batna pour alimenter leurs troupeaux, rappelle le DSA avant de souligner que des hangars de la wilaya étaient utilisés, il n’y a pas si longtemps, pour stocker les quantités d’orge importées. Pourtant, selon M. Grabsi, la part consacrée à l’orge dans la superficie céréalière totale de la wilaya a baissé au cours de ces dernières années, passant de 70 % à un peu plus de 50 % au bénéficie de la culture du blé dans le cadre de stratégie nationale de sécurité alimentaire. Selon les services agricoles, une carte délimitant les terres de la wilaya à réserver à l’orge et celles à consacrer au blé a été élaborée dans le cadre de la valorisation et l’optimisation de l’exploitation des atouts agricoles de la région. Dans les campagnes et les villages de cette wilaya, l’orge demeure un aliment incontournable pour la préparation d’une variété de galette localement appelée Kesrat el harchaya dont le goût est particulièrement apprécié lorsque sa cuisson se fait sur des braises de bois. Très indiquée pour les personnes souffrant de colopathie, ce pain tout comme celui à base de semoule de blé entier suscite depuis quelque temps un regain d’intérêt dans les grandes villes où il est proposé par certains boulangers et épiciers.
Cette demande sur la semoule d’orge est également soulignée par les gérants de nombreux moulins traditionnels de céréales. Elle peur également être observée au vieux marché des épices, Er-Rahba, de la capitale des Aurès où l’on propose même du couscous à base d’orge.
Seulement, cette année, si les agriculteurs auréssiens sont heureux de pouvoir disposer de grandes quantités d’orge pour leurs mets délicieux mais non moins diététiques et bienfaisants, ils sont surtout très fiers de la voir traverser la Méditerranée.
APS