Le Midi Libre - Supplément Sport - La FIFA pas du tout «fair-play»
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Edition du 22 Mai 2010



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La chronique de Abdou Seghouani
La FIFA pas du tout «fair-play»
20 Mai 2010

La Fédération internationale de football a annoncé avoir infligé une sanction à l’Egypte après l’agression, le 12 novembre dernier, de l’équipe d’Algérie au Caire par des supporters égyptiens déchaînés. Elle lui a interdit de disputer à moins de 100 kilomètres du Caire ses deux premiers matches de qualification au Mondial 2014. Une sanction assortie d’une amende d’environ 71.000 euros. «Tout ça pour ça !». Il a fallu plusieurs mois, sept exactement, à l’instance de Zurich pour «accoucher d’une souris». Car, il s’agit bel et bien d’une sanction qui n’en est pas une et, plus encore, qui n’a absolument aucun sens si l’on s’en tient aux faits. Et pas seulement aux faits, puisqu’il s’agit de récidive de la part de l’Egypte du football qui a déjà des antécédents que la FIFA semble totalement occulter. L’Egypte et la Fédération de Samir Zaher s’en tirent plutôt bien. Alors, que s’est-il passé à Zurich? Pourquoi la FIFA a-t-elle fait preuve d’une telle indulgence envers un pays qui a instrumentalisé le football jusqu’à en faire un outil pour mobiliser «négativement» son opinion publique. Ce n’est pas une vue de l’esprit car tout le monde se souvient de cette « hystérie médiatique » qui a caractérisé le match Egypte-Algérie au Caire, avant, pendant et après son déroulement. En Egypte, et ce n’est un secret pour personne, à travers le monde, lorsque les chaînes de télévision se mobilisent, c’est qu’il y a un doigt qui actionne les manettes quelque part. Et, à chaque fois que l’Egypte est en compétition (sélection nationale et clubs confondus), c’est la fibre du «chauvinisme» qui est mise en branle par les autorités du pays qui, de leur côté, participent à la campagne d’intimidation en se faisant remarquer par un encouragement à l’insécurité. Notamment, lorsqu’il s’agit de l’équipe visiteuse. Les sélections et les clubs «hôtes» de l’Egypte en savent quelque chose pour avoir fait les frais de tant et tant d’intimidations et d’agressions. D’ailleurs, la Commission de discipline de la FIFA a bien «pris note» et «constaté» les actes de malveillance qui n’ont rien de spontané. Au contraire ! L’insécurité et le chauvinisme font partie du football en Egypte et de ceux qui sont chargés de sa gestion. Aussi, et c’est le plus grave dans l’histoire, à travers la teneur de la sanction qu’elle a prononcée à l’encontre de l’Egypte, la Fédération internationale de football fait dans les deux poids, deux mesures en la matière. Si de tels actes et faits avérés s’étaient produits en Europe ou sur un autre continent, la facture aurait été plus lourde. Mais pas en Afrique. Faire jouer l’Egypte à plus de 100 kilomètres du Caire c’est encourager les «caillasseurs» de bus sur quelque chose comme 99 kilomètres supplémentaires. En somme, la FIFA n’a rien fait d’autre que d’adresser ses encouragements à ceux qui usent de la violence et autres subterfuges malhonnêtes et condamnables dans le football en Afrique. Et Dieu sait qu’ils sont légion ces pseudo-supporters livrés à leur folie par les services de sécurité censés protéger le football de ces intrus. Cette sanction de la FIFA, c’est de la rigolade eu égard à la gravité des faits et la défaillance dont a fait preuve l’Égypte en n’assurant pas la sécurité des joueurs algériens, dont trois ont été blessés. A. S.


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