Les chiffres avancés par le professeur Malika Bouali  Benhalima sont lourds.  Chaque année, 3 mille nouveaux cas d’insuffisants  rénaux  en phase terminale sont enregistrés en Algérie. La transplantation  rénale reste une thérapeutique de choix dans la mesure où elle permet aux patients soumis à l’hémodialyse d’être libérés  d’une machine et de retrouver une vie normale.  Nous avons eu l’occasion de rencontrer Fatima, une maman de 57 ans, originaire de Mila, au service de transplantation rénale  au C.HU de  Mustapha, qui a donné une seconde vie à sa fille Chafia, âgée de 33 ans, en lui offrant un de ses reins. Cette patiente, pendant cinq ans en hémodialyse, a enfin retrouvé la joie de vivre. Mère de trois enfants, elle peut bientôt rentrer à la maison et s’occuper pleinement de sa petite famille. 
En 1986,  la première greffe rénale a été effectuée entre une maman et son fils au CHU Mustapha. Cette greffe qui a été un succès a été autorisée par la  loi du 85-05 du 16 février 1985 qui permet le recours au donneur vivant apparenté (DVA). Selon cette loi, le donneur  doit être un ascendant direct ou un collatéral direct  ou un descendant direct.  Même si en 24 ans notre pays a connu d’importants progrès en matière de la transplantation rénale, le nombre de greffes réalisées est insuffisant. On ne note à ce jour  que 362  greffes pour le C.H.U. Mustapha, le plus grand centre greffeur. Il reste donc beaucoup à faire. Le professeur  Malika Bouali Benhalima souligne que «pour greffer plus de patients, la greffe rénale à partir de DVA doit faire également appel aux donneurs tels que le conjoint et  la famille  élargie du receveur. Ce type de greffe, continue-elle, doit être poursuivie car elle  représente de nombreux avantages par rapport à la greffe à partir du donneur en état de mort encéphalique en terme de survie du greffon et celle du patient. Il est également impératif d’introduire, en parallèle, un programme de transplantation à partir du donneur en état de mort encéphalique pour permettre l’accès à la greffe pour les  patients qui n’ont pas la chance d’avoir un donneur familial».  
La  mise en place de ce programme nécessite évidemment  une équipe pluridisciplinaire, engagée et qui travaille en étroite collaboration.