Le bâti colonial qui représente un pan considérable du parc immobilier est sujet à un vaste programme de réhabilitation.
Les opérations de recensement déclenchées il y a trois ans, à travers les trois grandes wilayas, Oran, Alger et Constantine, sur les directives du président de la République, ont pris beaucoup de retard à Constantine. D’ailleurs, lors d’une réunion de l’exécutif, tenue l’été dernier, le wali a rappelé à l’ordre les services concernés pour faire preuve de célérité dans ce dossier. A terme, il sera dénombré 3.200 bâtisses datant de l’époque coloniale, ayant pour certaines plus d’un siècle d’existence.
Ces milliers de bâtisses, immeubles d’habitation, maisons individuelles et bâtiments officiels feront, à moyen terme, peau neuve dans le cadre du plan de la modernisation de Constantine. Les moyens financiers et les compétences humaines étant disponibles, rien ne peut, donc, ralentir ce programme de réhabilitation ou retarder sa mise en application. La wilaya a bénéficié d’une enveloppe de 80 milliards de dinars qui servira, en partie, à ce projet. La vision véhiculée dans ce genre d’entreprise est celle de restaurer, en tenant compte de l’aspect initial de «l’objet». Le cachet architectural de ce tissu urbain doit être, en effet, préservé. Les immeubles haussmanniens, imposants et cossus jadis, qui constituent plusieurs quartiers de la ville européenne, à l’exemple des arcades de Bellevue ou du Coudiat, et beaucoup d’autres auront droit à une profonde opération de toilettage. Les travaux de restauration devront être lancés après que le dossier des études soit finalisé dans ses plus petits détails. Ils concerneront les colonnes, les parties communes, les rampes et les cages d’escaliers, les boîtes aux lettres… Bref tout ce qui touche les aspects interne et externe des immeubles.
A cet effet, Constantine peut se targuer de disposer de personnel qualifié pour mener à bien un cahier des charges des plus exigeants. Elle est devenue une école-chantier en l’espace de quelques années. Car en initiant le plan de la réhabilitation de la vielle ville, elle a investi dans la formation technique et artistique des équipes affectées à cette mission. Onze étudiants, de différents horizons, ont suivi un cursus d’apprentissage dans les instituts de la formation professionnelle en vue d’acquérir «les principes et les outils adéquats à l’entreprise artisanale. Trente-six recrues sont en poste sur les sites du boulevard Slimane- Mellah, dans la basse vieille ville, répartis en cinq entités du type micro-entreprise.
Le plan de réhabilitation qui s’effectuera sur plusieurs tranches englobe 65 maisons et 140 commerces. Actuellemnt, 3 bâtisses sont en restauration et 7 en phase d’étude.