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Edition du 17 Mai 2010



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Abdelhafid Izem, président de la Fédération algérienne du sport scolaire, au Midi Libre
«Nous faisons dans le bricolage»
13 Mai 2010

Très satisfait du travail effectué depuis son élection à la tête de la Fédération algérienne de sport scolaire, M. Abdelhafid Izem, le président de cette instance fédérale, a entamé une course contre la montre pendant cette première période de sa présidence afin de remettre les choses sur la bonne voie. Ce qui a été réalisé jusqu’à maintenant, c’est grâce, évidemment, aux efforts des uns et des autres. Pour lui, les choses au niveau de cette instance se sont considérablement améliorées par apport aux années précédentes. Dans cet entretien, M. Izem revient sur beaucoup de questions, notamment celles relatives à la gestion des affaires de la fédération, la formation, les relations entre cette fédération et les autres fédérations spécialisées, la préparation des équipes nationales, toutes disciplines confondues, le bricolage qui se fait dans le sport en général et beaucoup d’autres sujets encore.

Midi Libre : Pouvez-vous nous faire un petit flash-back sur votre parcours jusqu‘à votre arrivée à la tête de la fédération ?
M. Izem Abdelhafid : Tout d‘abord, je suis professeur de l‘éducation physique. J‘ai occupé le poste de directeur technique au niveau de la Fédération algérienne du sport scolaire au début de l‘année 1993, j‘ai occupé également le poste de chef de département sous l‘ère de Mohamed Belhadj, le président sortant. J‘étais entraîneur national de volley-ball scolaire. Je suis un grand pratiquant de sport, notamment le football, et maintenant je suis responsable de cette instance nationale qui ne m‘est pas étrangère. Je suis issu du système «éducatif». J‘ai fait partie, depuis mon jeune âge, de la sélection nationale du sport scolaire, ensuite j‘ai opté pour une licence en sport pour satisfaire mon désir. Pour ce qui concerne mon élection à la tête de cette instance fédérale, je dirais que je me suis présenté en tant que candidat suite au blocage qu‘a vécu cette fédération auparavant. Sincèrement, je ne m‘attendais pas à ce poste de responsabilité. Mais au fur et à mesure, les choses ont fini par rentrer dans l‘ordre. Mon premier objectif était d‘installer une stabilité et de se focaliser par la suite sur le développement et apporter quelques améliorations nécessaires à cette structure, tout en appliquant une politique basée essentiellement sur la massification par la sensibilisation des gens à donner plus d‘importance à la pratique du sport en milieu scolaire.

Un plan d‘action a été mis en place. Que contient exactement ce programme et quel bilan faites-vous après ces premiers mois passés à la tête de cette instance ?
La Fédération algérienne de sport scolaire contient un programme très intéressant. Pour ce qui est de notre mission, certes les choses ne vont pas être aussi faciles qu‘on ne le croit. Cette instance fédérale, rappelle-t-on, a vécu, il y a quelques mois, des années très «scabreuses». Notre première mission reste, d‘une part, le développement, notamment la prise en charge de l‘animation sportive dans l‘enseignement primaire et la relance de la pratique féminine de masse en milieu éducatif. Et d‘autre part, la FASS cherche à revoir la stratégie de gestion administrative et financière selon le principe de l‘uniformisation nationale. Cette saison, la fédération a opté pour la réforme du système de compétition. Cette question a été débattue, notamment, lors du séminaire tenu dernièrement à Djelfa, en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, M. El- Hachemi Djiar. Un nouveau système de compétition a été proposé lors de ce rendez-vous national. Les présents étaient d‘accord pour la mise en place d‘une fiche de suivi et d‘évaluation du déroulement des compétitions à tous les niveaux. Cette fiche sera mise en place dans les jours à venir par les représentants délégués par la fédération. La question qui était plus importante, et que le ministre lui-même l‘a soulignée, c‘est la formation. Ce point concernera les animateurs sportifs, dont les enseignants d‘éducation physique et sportive (EPS), les entraîneurs, les arbitres et, bien entendu, les gestionnaires des Associations sportives scolaires (ASS) et ceux des ligues. Un programme d‘inspection s‘est établi déjà dans l‘ensemble des ligues régionales. Notre objectif derrière ces visites était de débattre les différents problèmes qui minent actuellement ces instances, et recueillir par la suite les propositions nécessaires qui vont faire l‘objet d‘étude dans un proche avenir. Nous voulons à travers ces réunions régionales garantir une réflexion partant de la base vers le sommet et c‘est notre principal objectif. Notre politique consiste à mettre en place une politique de développement qui permettra d‘atteindre deux millions de licenciés avant 2012, si les moyens humains et matériels seront à notre disposition évidemment. De toute manière, des propositions ont été faites dans ce sens par le ministre de la tutelle. Pour ce qui concerne la pratique féminine du sport, la fédération prépare un programme spécifique pour cette frange de la société. Une rencontre nationale sera organisée dans ce sens et regroupera toutes les enseignantes d‘EPS actives ainsi que les enseignantes du primaire afin de créer des sections féminines dans leurs établissements respectifs. Il y aura aussi l‘organisation de rencontres sportives dans le cadre d‘échanges sportifs inter-ligues.

Dans votre plan d‘action, vous avez cité la prospection, une mission qui, selon vous, consiste à faire en quelque sorte le constat des choses. A l‘heure actuelle, qu‘avez-vous réalisé exactement et quels sont les résultats de cette mission ?
Sincèrement beaucoup de choses ont été faites durant cette période. Les résultats de notre mission sont là. On a entre nos mains les doléances de chaque ligue, notamment celles qui n‘arrivent toujours pas à s‘en sortir surtout du côté organisationnel. On a constaté qu‘il y a un manque flagrant en matière de l‘animation au niveau des établissements, notamment dans le primaire. En guise de solution, nous avons procédé à la création de postes budgétaires dans ce sens, d‘un côté pour absorber le chômage et le principal objectif c‘est de réanimer les primaires avec l‘organisation des compétitions entre les écoles et même inter-écoles. Mais pour ce faire, chaque établissement doit se transformer en association, dont le directeur soit son président. Cela facilitera certainement la tâche de réanimation du sport au niveau de ce palier. L‘autre chose qu‘on a constaté c‘est le manque voire même l‘absence de la fille dans la pratique sportive scolaire ; cela est très dangereux. Après ce constat, on a décidé d‘organiser un séminaire dans ce sens. Je pense qu‘il sera très intéressant pour faire sortir les vraies raisons de cete déperdition. A partir de là, on va créer une association nationale sportive féminine en milieu scolaire qui sera liée à la Fédération algérienne de sport scolaire, en collaboration avec la direction chargée du sport au niveau du ministère de l‘Education nationale, ainsi que le ministère de la Jeunesse et des Sports. Eventuellement, il y aura la création d‘un département du sport féminin dans les différentes ligues régionales. Au cours de nos visites d‘investigation effectuées dans huit régions, tout en commençant par celle de Annaba en novembre passé jusqu‘à celle d‘Alger en janvier 2010, on a constaté le manque de la formation chez les éducateurs, une question qu‘on a dès lors pris au grand sérieux, car sans formation, rien ne changera dans le futur. Pour ce qui concerne cette importante question, on a procédé à la formation des enseignants selon le principe de la formation de courte durée, qui se fera au cours des vacances en collaboration avec les services de formation des deux ministères de l‘Education et celui de la Jeunesse et des Sports. Les procédures de ce projet ont été débattues lors de la rencontre de Djelfa, notamment avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Hachemi Djiar.

Cela reste des procédures administratives. Sur le terrain, les choses sont tout autres. En effet, mis à part les quelques compétitions qui ont été organisées dans quelques régions, on a constaté, notamment ces derniers temps, le manque d‘initiatives voire leur absence dans les établissements. Cela est dû à quoi selon vous ?
Certes, peu de compétitions ont été organisées durant, notamment, ces derniers temps. Cela est dû au manque d‘organisation au niveau des ligues régionales. Donc comme je l‘ai déjà dit, notre premier souci est de réorganiser le travail de ces structures ensuite, il y aura un riche programme de compétition, notamment les interclasses et les tournois. Certes, on a constaté ce manque, mais cela ne veut en aucun cas dire qu‘aucune compétition n‘a été organisée auparavant. Le manque d‘infrastructures reste le problème majeur de tous les sports. Les anciennes enceintes sont devenues, au fur et à mesure, impraticables. Si elles existent, l‘encadrement n‘est pas totalement assuré au niveau de ces établissements scolaires, que ce soit au niveau du primaire ou du moyen, auquel s‘ajoute, aussi, le programme trop chargé du cursus scolaire. Même la demi-journée du mardi qui, en réalité, doit être consacrée pour les compétitions et la préparation des sélections nationales pour les différents rendez-vous internationaux, a été utilisée pour d‘autres matières pour plusieurs raisons. Je tiens à préciser que l‘absence des compétitions se trouve à Alger. La Ligue d‘Alger n‘arrive toujours pas à trouver une solution définitive pour son problème, notamment après sa division en trois ligues régionales. Cela s‘est répercuté par une hibernation, mais une grande partie de ce problème est en voie d‘entrer en ordre, mais il n‘est pas réglé à 100%. Je vous confirme aussi que ce problème a pénalisé les élèves dans pas mal de participations.

Vous avez souligné la collaboration des ministères de l‘Education et de la Jeunesse et des Sports, cela est indispensable certes, mais est-ce que le même travail se fait avec les fédérations spécialisées, et parlez-nous, enfin, des prochaines participations algériennes au niveau international ?
Beaucoup de conventions ont été signées avec les fédérations spécialisées. Nous sommes en train de travailler ensemble pour dégager un programme spécifique pour le relancement du sport scolaire qui est sans aucun doute le vivier de tous les sports. Ce projet a été entamé dès le début de la saison. Nous avons commencé par un travail de coordination. En ce qui concerne les stages de préparation, le ministre de la Jeunesse et des Sport lui-même convoque les présidents des fédérations afin de les inciter sur la nécessité de travailler en étroite collaboration avec la FASS. Ce travail justement se fait en prévision du Championnat panarabe qui se déroulera au mois de juillet au Liban. Pour ce faire, une commission spécialisée a été créée par le ministère pour cet effet. Cette commission aura comme mission de suivre de plus près le programme de préparation des sélections nationales. Deux stages de préparation sont au programme avant notre départ.

Par : Mourad Salhi

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