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Edition du 17 Mai 2010



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Hommage à Jean-Jacques Deluz à la villa Abdelatif
Ses amis se souviennent...
17 Mai 2010

Par devoir de mémoire, de reconnaissance et de loyauté, des amis, collègues et anciens étudiants se sont réunis avant-hier à la villa Abdelatif pour rendre hommage à l’écrivain, peintre, urbaniste et architecte que l’Algérie a adopté comme l’un de ses fidèle fils, le regretté Jean-Jacques Deluz.
Ainsi, un an déjà après sa disparition, Jean Jacques Deluz suscite toujours autant d’admiration et de respect. C’est ce qui a été relevé durant cette évocation qui fut animée avec beaucoup d’émotion et de regret.
Un clin d’œil à ce fervent défenseur de l’Algérie qui n’a cessé depuis sa rencontre avec ses ruelles et ses arcades en 1956—un véritable coup de foudre—de défendre ce patrimoine comme jamais personne ne l’avait fait auparavant.
Cette rencontre, organisée par les éditions Barzakh et la revue Vies de Villes en collaboration avec l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), a été animée par plusieurs personnes l’ayant côtoyé à l’instar de Françoise Saur, photographe des projets de J-J. Deluz, notamment celui de Sidi Abdallah, de Rachid Sidi Boumediene sociologue qui a travaillé depuis plusieurs années avec Deluz, Younes Maïza et Larbi Merhoum, tous deux architectes et anciens élèves de Deluz.
Les quatre se sont souvenus de l’engagement de cet homme dans la construction de l’Algérie indépendante, de sa volonté à participer à son épanouissement, de sa rigueur et de son éthique dans son métier.
D’ailleurs le premier intervenant, Rachid Sidi Boumediene, se souvient de cet homme généreux qui n’a jamais refusé de «contribuer à la réflexion car il croyait profondément à l’engament militant, à l’engagement professionnel et à la rigueur. D’ailleurs, pour lui, celui qui ne possède pas tout cela ne peut faire de l’architecture». En ajoutant que «Deluz a défendu des valeurs en payant le prix. Son destin ressemble à celui de plusieurs cadres algériens engagés qui vivaient dans la passion et qui mourraient dans une misère matérielle».
Quant à Françoise Saur, elle aborda la complicité intellectuelle et artistique qu’elle avait eue avec Deluz. Pour elle le défunt lui «rappelle les surréalités qu’il admirait. Il avait une pensée très complexe qui se voit d’ailleurs à travers ses textes».
Pour les deux autres intervenants, Younes Maïza et Larbi Merhoum, anciens élèves de Deluz, ils évoquent un enseignant atypique et passionné. Larbi Mahoum, très ému de rendre hommage à son maître, a soulevé cette pédagogie qu’avait en lui Deluz. Pour lui, «l’architecture est une responsabilité. Pour moi, c’est un constructeur de l’Algérie qui est parti. L’Algérie, pour Jean-Jacques est un choix conscient, il l’a aimée comme il a pu. C’était un enseignant agitateur. Il était disponible mais pas toujours présent. C’était inouï d’entendre de la part d’un enseignant +je ne sais pas+ », en ajoutant avec beaucoup de regret, que «ce pays ne pardonne jamais à ceux qui l’aiment».
Dans le même sillage, Younes Maïza aborde «la force de la pensée créatrice » de Deluz en réitérant «sa complexité des choses commune dans tous ce qu’il entreprit, l’écriture, la peinture, l’architecture…». Ce dernier intervenant n’omit pas de souligner que Deluz «connaissait son métier comme un véritable artisan».
Enfin, durant cet après-midi d’évocation, tous les intervenants se sont accordé à dire que Deluz «pensait que l’architecture pouvait changer le sort des hommes». Pour eux, Deluz «a été altermondialiste avant tout le monde».
Cet hommage a été une occasion pour présenter au grand public des panneaux récapitulant le parcours et le travail entrepris par Jean-Jacques Deluz, en présentant le livre « Le Tout et le fragment », paru à titre posthume aux éditions Barzakh. Cet ouvrage-repère, où alternent articles et croquis, regroupe la somme des réflexions menées par J-J. Deluz tout au long de sa carrière (de 1956 à 2007). En creux, c’est toute l’histoire de la construction de l’Algérie indépendante qui se dessine à travers ce livre.

Par : Kahina Hammoudi

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