Pour pouvoir élaborer un ouvrage sur la Révolution algérienne en tamazight est en soi-même un exploit et un défi assez difficile à relever. Pour le réussir, il faut mettre tout son génie créateur et son savoir- faire, afin de pouvoir traiter sans passion ni partialité un thème aussi délicat que l’histoire de la Guerre de libération.
L’exploit de l’auteur, qui se veut d’abord une continuité et une préservation du patrimoine authentique national, vient combler avec son témoignage un pan d’histoire de la glorieuse Révolution de Novembre.
Iberdan N’Tissas (Les chemins de la gloire), premier livre d’histoire de l’Algérie indépendante, écrit complètement en tamazight, relate une épopée, riche en évènements, d’un peuple ayant consenti des sacrifices énormes pour arracher son indépendance.
Associant à son récit des témoignages d’illustres figures de la lutte armée telle que Louisa Ighil Ahriz, pour ne citer que cette grande femme intègre et désintéressée, l’auteur veut affranchir son livre de tout impair pouvant susciter polémique et confusion.
Cet ouvrage de plus de 250 pages, publié à titre posthume par les éditions Le Pas sage, raconte les périodes cruciales de l’histoire de l’Algérie, allant de la naissance du Mouvement national au déclenchement de la Guerre d’indépendance. Il demeure un témoignage inédit du vécu direct d’un homme, ancien officier de l’ALN de surcroît, qui s’était engagé corps et âme dans le combat libérateur.
Ce qui caractérise ce livre, au-delà de son contenu, on ne peut plus révélateur, c’est aussi la spontanéité avec laquelle l’officier a rapporté les faits et la franchise toute crue —ne souffrant aucune ambiguïté— avec laquelle il décrit la moindre action dans une langue amazighe extirpable à la prépondérance poétique et à la sempiternelle thématique identitaire.
Né le 22 janvier 1913 dans le village Darna, dans la région d’Iboudraren, dans la wilaya de Tizi- Ouzou, Massaoud ath Amar est enterré à Boudfel, dans la daïra de Aïn El- Hammam, un certain premier novembre 2001 . K.Z.