L’ancien ministre français de l’Intérieur, Charles Pasqua comparait, à partir d’hier lundi et durant 15 jours devant la Cour de justice de la République pour trois affaires de corruption présumée. Charles Pasqua, chargé du portefeuille de l’Intérieur entre 1993 et 1995 dans le gouvernement d’Edouard Balladur, est soupçonné d’avoir facilité le déménagement de la branche transport d’Alsthom, autorisé l’exploitation d’un casino d’Annemasse par deux de ses proches et fermé les yeux sur des détournements de fonds au préjudice d’un des organismes de son ministère. Les pots-de-vin auraient été virés sur le compte de son fils et servi à financer sa campagne pour les européennes en 1999. Une cinquantaine de témoins, dont le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, défileront devant cette juridiction, la seule habilitée à juger des actes reprochés à un ministre dans l’exercice de sa fonction. Charles Pasqua a déjà eu maille avec la justice puisqu’il a été condamné dans l’affaire de financement illégal de sa campagne européenne de 1999 et dans celle de l’Angolagate, concernant une vente d’armes illégale à l’Angola, pour laquelle il a fait appel. Le sénateur de l’UMP est également mis en examen dans le dossier "Pétrole contre nourriture" en Irak.