Bien trop souvent nous avons été appelés, sur ces mêmes colonnes, à parler de l’aspect négatif présenté par nos stations urbaines dans lesquelles régnent en maîtres absolus et incontestés l’insalubrité et l’anarchie. A notre immense soulagement et agréable "surprise", nous l’avouons nous pouvons aujourd’hui parler d’une station qui fait exception à cette situation érigée en véritable régle. Il s’agit en l’occurence de la station du parc zoologique de Ben Aknoun. Là, curieusement pas le moindre papier, mégot de cigarette ou encore les inévitables bouteilles en plastique et gobelets jetables à moitié pleins ou vides, c’est selon, abandonnés un peu partout. Ici l’usager a droit, contre toutes attentes, à une station calme et surtout parfaitement bien entretenue, ce qui ne manque pas d’étonner aux premiers abords. Même les transporteurs privés, arrivés sur ces lieux (pas comme les autres), adoptent un comportement totalement différent de celui auquel ils nous ont habitués : pas de pauses interminables, ni d’appels à la criée donnant l’impression d’être au milieu d’une poissonnerie d’antan. En effet tout de suite après avoir fait descendre les quelques usagers arrivés à bon port et éventuellement permis à d’autres de grimper à l’intérieur des bus, ils font aussitôt demi-tour et quittent ces lieux sur lesquels ils donnent l’apparence d’être mal à l’aise, loin du brouhara et de l’anarchie caractérisant habituellement ce genre d’endroits. Même la petite agence, érigée sur place, présente une apparence de sérénité et ressemble beaucoup plus à une maisonnette proprette qu’aux autres agences crasseuses et malodorantes où se croisent en permanence et sans interruption des centaines de personnes quotidiennement semblant errer sans but précis. Ce que l’on retient toutefois, c’est que l’on n’est en définitive nullement condamné à l’insalubrité et à l’anarchie. Il suffit donc juste d’un soupcon de volonté pour arriver à cette "normalité". Cette station le prouve, ô combien et tellement bien. On se surprend à rêver d’une capitale où tous les lieux publics ressembleraient à cette station-modèle.