La célébration de la journée mondiale du théâtre a été mise à profit pour rendre un hommage au père fondateur du 4ème Art à Sétif, Hacène Belkhired en l’occurrence, connu aussi pour avoir été aussi le fondateur des scouts musulmans algériens (SMA) à Sétif en 1936. L’association culturelle "Salsabil" en collaboration avec la direction de la maison de la culture, a pris l’initiative de marquer l’évènement par le montage d’une jolie fresque artistique ayant pour but de rendre un bel hommage au père fondateur du théâtre Sétifien. Il s’agit d’un documentaire avec comme toile de fond musical, les chants patriotiques interprétés par l’artiste Fayçal Guergour, qui reprend «fidèlement» des passages de pièces écrites par Hacène Belkhired depuis les années 1930 jusqu’à sa disparition en 1957. Le scénario écrit par Abderrezak Bouchnak et mis en scène par Aissa Djirar a tenté de refaire revivre l’œuvre de celui qui a donné ses lettres de noblesse au théâtre sétifien et initié les premiers pas du mouvement théâtral. On apprend dans ce documentaire intitulé "un symbole de la résistance ", que Hacène Belkhired est né le 22 novembre 1905 à Constantine mais a passé toute sa jeunesse à Sétif. Issu d’une famille de lettrés, le père est le caïd Si Youcef et la mère, la fille de Benachour Bourenane, il était connu pour son patriotisme puisqu’il a participé à la révolte des Ouled Sidi Cheikh. Le documentaire réalisé par Driss Kdideh et Haddad Amin au nom de l’association Aklam a d’ailleurs décroché le premier prix national en mai 2009 au festival de Skikda et un second à Ouargla deux mois plus tard. Grâce à ce film, le public a pu découvrir les différentes facettes de ce créateur généreux, compositeur, metteur en scène et qui fut l’auteur de pas moins de quinze pièces théâtrales. Les pièces de si Hassene, dont les thèmes étaient essentiellement à caractère social et patriotique, suscitaient l’intérêt et la curiosité chez la population de son époque. Interné avec les moudjahidine issus du mouvement scout à la redoutable prison de Lambèse (Batna) par l’armée coloniale, il a dû y animer la vie pénitentiaire en donnant de nombreuses représentations de son cru. Parmi les pièces que l’artiste a écrites, "Les drames de la vie", une tragédie en quatre actes, où il dépeint la situation de notre peuple sous le joug colonial, fut un grand succès. Ceux qui l’on connu et côtoyé affirment qu’un jour, en sortant de chez lui tôt le matin, Si Hacène vit un homme rongé par la misère qui se disputait le contenu de la poubelle avec un chien. Cette scène qui a frappé son esprit lui a inspiré la tragédie " Les drames de la vie " qui a fait pleurer plus d’un. Il va sans dire qu’à l’époque coloniale les œuvres de ce précurseur du théâtre local ont contribué à la diffusion du sentiment national parmi les populations.
A. B.