Les commerces informels squattant une bonne partie de la place des Marthyrs sont source de multiples nuisances. Les autorités communales préfèrent fermer les yeux sur leur existence. La grogne des chauffeurs de taxi a remis sur le devant de la scène ce grave phénomène.

La délocalisation des taxis collectifs de la place des Martyrs vers Bab Azzoun n’a pas été sans douleur, et à ce jour un bras de fer oppose ces chauffeurs aux autorités locales de la daïra de Bab El- Oued qui ont pris cette décision. Cette dernière a été très mal perçue par les chauffeurs de taxis qui tiennent mordicus à leur emplacement, il faut l’avouer bien mieux situé. M. Aït Brahem, président du Syndicat national des chauffeurs de taxi dénonce, quant à lui, surtout le fait que cette décision ait été prise sans d’abord en référer au syndicat. «Nous n’avons pas été informés de ce déplacement par les responsables de la daïra.Une négociation était pourtant utile, d’autant que c’est nous qui sommes censés représenter ces chauffeurs, aujourd’hui en colère», nous dit M. Aït Brahem, interrogé sur cette affaire. Il nous explique que les chauffeurs de taxi s’opposent à cette décision, du fait que la station qui leur a été dévolue ne les arrange pas du tout. En effet ils sont obligés, pour rejoindre cette station, d’effectuer un grand détour par la place des Martyrs pour arriver à Bab Azzoun et surtout en passant par le vaste bazar informel de la place des martyrs, véritable point noir où les squatteurs ne laissent aucun endroit inoccupé, la Direction générale de la Sûreté nationale pour enfin accéder à leur nouvelle station, toute cette essence brûlée et ces minutes perdues, ce stress dans les bouchons peuvent être épargnées, selon eux, en maintenant l’ancien emplacement. Les responsable de la daïra de Bab El-Oued, face aux multiples revendications des chauffeurs épaulés par les usagers, ont promis, selon le président du syndicat "de reétudier cette question afin de trouver la meilleure solution qui pourrait arranger chacune des parties", nous dira notre interlocuteur. "la commission en charge du dossier au sein de la daïra a promis d’étudier sérieusement les données pour procéder au déplacement du marché informel", propos perçus par les chauffeurs de taxis comme une sorte «de mise en attente» et qui «finira par tomber dans l’oubli dans peu de temps». Il faut donc peut-être se demander si l’éradication d’un marché informel, générateur de plusieurs nuisances, est une mission bien plus ardue que la délocalisation d’une station de taxis dont les usagers et chauffeurs sont respectueux des lois et payent leurs impôts rubis sur l’ongle. M. Aït Brahem a été également interrogé sur la situation de monopole instaurée par une dizaine de chauffeurs au niveau de la station de taxis de la gare ferroviaire Agha. ces chauffeurs, refusent, selon des témoignages recoupés, de travailler à tout chauffeur "intrus". M. Aït Brahem a fermement dénoncé cet état de faits en le qualifiant d’«illégal». Pourtant cette situation persiste depuis des années et les chauffeurs de taxi, jugés intrus, sont priés de vider les lieux illico presto au risque d’en venir aux mains. Les «anciens chauffeurs», environ une dizaine, se connaissent tous entre eux et n’acceptent aucun nouveau. Y a-t-il une autorité qui puisse faire comprendre à ces messieurs qu’une station de taxis est publique est n’appartient, en aucun cas, à une poignée de personnes qui en ont décidé ainsi. C’est la question qui reste posée à M. Aït Brahem. Ce qu’il faut dire, c’est que dans cette vaste foire d’empoigne l’usager reste le dindon de la farce en étant pris en otage par les différentes parties. C. K.