La troupe théâtrale de la résidence universitaire Tasouste 1présentera prochainement une pièce théâtrale intitulée Aârna fi darna. Cette pièce est adaptée de l’œuvre de Molière Le malade imaginaire, une comédie-ballet datant de février 1673. Il s’agit de la dernière pièce écrite par Jean-Baptiste Poquelin alias Molière. Le dernier rôle qu’il a joué est celui d’Argan, le personnage principal de cette comédie, un homme qui se croit malade à tel point qu’il ne peut vivre sans s’entourer de médecins.
Molière meurt le 17 février, quelques jours seulement après la fin de la quatrième représentation, laissant derrière une veuve avec une fille.
Le spectacle sera donné par sept étudiantes du département des sciences humaines du pôle universitaire de Tasouste. Sarah B. campera le rôle de la grand-mère impérieuse, possédant l’autorité absolue sur les membres de sa famille tandis que Yousra T. interprétera le rôle de la bonne soumise aux ordres. Quant à Sonia B. elle jouera le rôle de la voisine qui sème la zizanie, Nesrine A. le rôle de la petite fille, Radia B. le rôle de l’infirmière, Amina B. le rôle de la doctoresse, et enfin Meriem T. sera la belle-fille. Selon le réalisateur Omar Haine la scène aura un décor classique reflétant l’époque de Molière. Elle mettra en scène une famille bourgeoise du cru en butte à la réalité algérienne. La mise en scène ne sort donc pas du cadre défini par l’école classique, mais Omar Haine a tenu à apporter à la pièce une touche algérienne. Adaptée par Karima Abdedayem, Aârna fi darna a été sélectionnée pour participer à des compétitions régionales, nationales, en attendant de voir si elle peut faire l’objet d’une promotion internationale. Doté d’une solide expérience dans le domaine théâtral, le jeune dramaturge nous a affirmé que c’est la première fois que des jeunes filles de Jijel participent à ce genre d’activité «C’est une première pour nous, car généralement les jeunes filles de Jijel ont coutume de fuir le domaine artistique notamment le théâtre… » dit-il. Et d’ajouter «le but principal de cette pièce, est de donner une chance aux filles afin qu’elles puissent participer aux activités culturelles et connaître davantage le théâtre ».
Cogérant cette pièce avec aisance, Omar Haine, Karima Abddayem, Mounira Sâadi, ainsi que la Direction des œuvres universitaires (DOU) ont suivi de près les préparatifs ne laissant rien au hasard afin que le spectacle soit prêt le jour «J». La troupe de jeunes filles n’a pas cessé des jours durant d’effectuer les répétitions nécessaires pour être à la hauteur. Faut-il rappeler que cette troupe a remporté le prix de la meilleure mise en scène pour la représentation des Femmes de Lorca présentée en 2009 au Festival du théâtre universitaire de Tlemcen.
Aziz Harat, qui fait partie de l’élite du théâtre jijilien et est également membre de la coopérative culturelle, n’a pas caché son enthousiasme au vu de la qualité du spectacle «je considère cette manière de jouer comme le fruit d’un travail qui atteste que Jijel est sur la voie du développement culturel, car algérianiser Molière n’est pas chose facile» a-t-il affirmé.
Le dramaturge Omar Haine est auteur de plusieurs œuvres dramatiques, on peut citer entre autres El Kelb Oua Laâdjeb (Le chien et le miracle) pièce réalisée en collaboration avec la Direction des œuvres universitaires, et jouée au Festival du théâtre professionnel à Annaba, AL Manama (le rêve), et Bagdad aux enchères, qui a obtenu un franc succès à Jijel en 2003. Cette pièce a été interprétée par la troupe de jeunes Madjanin Eroukeh ( Les fous de la scène) formée de jeunes comédiens.
S. M.