Le centre-ville offre une image désolante, l’aménagement urbain est quasiment absent. Des quartiers entiers sont dépourvus du moindre trottoir et le commerce informel prolifère au grand dam des autorités locales.
Il ne fait pas bon vivre à Lâaziv (Naciria), une localité semi rurale située à une quarantaine de kilomètres à l’est de chef-lieu de la wilaya de Boumerdès. Il ne se passe pas une semaine sans que la population locale se révolte. Depuis quelques mois, cette commune vit au rythme des contestations citoyennes. Ces mouvements de protestation sont, majoritairement, provoqués par des conditions de vie des plus lamentables. Les problèmes socio-économiques auxquelles font face les habitants de cette localité, notamment les habitants des zones rurales, sont dans leur majorité précaires. Le chômage est le principal fléau qui déclenche, à lui seul, la colère de la population, notamment la frange juvénile. Ce phénomène est légion dans cette partie de la wilaya. Pourtant, sa richesse et sa situation géographisont à même de lui permettre l’émancipation. Plus de la moitié de la population est confrontée au chômage et le travail précaire devient une norme. Les travailleurs journaliers se comptent par centaines. Au mois de décembre dernier, l’APC a recruté quelque 500 jeunes dans le cadre du contrat de formation et d’insertion (CFI). Mais vu le nombre de solliciteurs, qui a atteint, au bout d’une semaine, 1.200 dossiers, les services de l’APC se sont avérés dans l’incapacité de satisfaire une telle demande. Et comme réponse, des dizaines de jeunes avaient pris la direction de la RN12 et ont bloqué à l’aide d’objets hétéroclites la route à la circulation. L’intervention musclée des éléments des forces de l’ordre a mis la le feu aux poudres. Et des accrochages ont mis aux prises ces jeunes en colère aux forces antiémeutes.
À mi-janvier dernier, ces jeunes se sont révoltés contre le non paiement de leurs arriérés de salaires de trois mois cumulés. Et c’est toujours la RN 12 qui en était le théâtre. Les jeunes notamment les diplômés, ne voient toujours pas la vie en rose. Car, selon quelques-uns d’entre eux rencontrés au centre ville «rien ne donne envie d’y vivre car le développement est à la traîne». «Le minimum n’existe pas dans notre commune; vous voyez l’état lamentable des routes et toute cette anarchie, c’est à croire que nous sommes dans la jungle», nous dira un autre jeune désemparé. En outre, la zone d’activité est au ralenti, et aucun projet n’a été initié depuis des années. En dépit de nombre important qui y existe, les entreprises qui activent se comptent sur les doigts d’une seule main.
Le centre ville offre une image désolante, l’aménagement urbain est quasiment absent. Des quartiers entiers sont dépourvus du moindre trottoir et le commerce informel prolifère au grand dam des autorités locales. Les villages et agglomérations composant cette région, sont frappés d’une léthargie due aux manques en tous genres. En premier lieu, celui d’infrastructures de bases pousse nombre de villageois à quitter leurs terres. Comme ce fut le cas au village de Boumraoua, où les villageois ne cessent de réclamer un CEM pour leurs enfants. L’insécurité est un autre facteur de taille qui a poussé des centaines de citoyens à fuir leur régions.
T. O.