Des chauffeurs de minibus privés ont installé hier des barricades à Soweto pour protester contre un nouveau réseau de transport public, mis en place à Johannesburg en vue du Mondial 2010 de football, a-t-on appris de source policière. "Il y a une manifestation des chauffeurs de taxis (collectifs) contre le BRT (Bus Rapid Transit). La situation est un peu tendue", a déclaré à l’AFP Edna Mamonyane, porte-parole de la police municipale. "Ils ne veulent pas que les bus quittent Soweto (...). Tôt ce matin, ils ont barricadé les routes avec des pneus brûlés", a-t-elle précisé. Un bus a également fait l’objet d’une tentative de mise à feu. La police a déployé d’importants effectifs et "les choses semblent rentrer dans l’ordre", a assuré la porte-parole. Les bus du BRT opéraient toutefois "sous escorte policière", a-t-elle précisé. Ce système intégré de lignes de bus est une révolution en Afrique du Sud, où le régime d’apartheid avait négligé les transports publics pour maintenir les populations noires à l’écart des centres-villes. La ville de Johannesburg compte utiliser ce réseau pour transporter les centaines de milliers de visiteurs étrangers attendus pour la Coupe du monde de football (11 juin - 11 juillet). Il rencontre toutefois l’opposition farouche des combis collectifs, qui craignent de perdre leur quasi monopole et ont organisé plusieurs grèves parfois violentes pour le défendre. L’an dernier, trois personnes ont été blessées dans des tirs contre ces nouveaux bus. Vendredi soir, des coups de feu ont encore visé l’un de ces véhicules, sans faire de victimes. La nouvelle vague de protestation est liée à l’extension, à partir d’hier, du réseau BRT avec l’utilisation de minibus pour rallier les principaux itinéraires.