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Edition du 11 Mars 2010



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Le 8 Mars des Palestiniennes
11 Mars 2010

Les Palestiniennes mènent un double combat : pour la liberté de leur peuple et pour leurs droits de citoyennes et les résultats pour ce dernier point sont encourageants. Ainsi 17 femmes siègent à l’Assemblée nationale, 512 dans les conseils municipaux, 5 sont ministres, une femme gouverneur et, pour la première fois, 1 femme siège au Conseil exécutif de l’OLP.

A l’issue de leur visite à Paris, à l’invitation de l’Association pour les jumelages entre les camps palestiniens et les villes françaises l’AJPF, la délégation de femmes palestiniennes des camps et des territoires occupés a exposé ses conditions de vie sous l’occupation israélienne. Hanine Zoabi, députée à la Knesset a témoigné de la condition du palestinien israélien à qui il est refusé tous les droits de citoyen et dont on veut effacer la mémoire. Elle dira à ce propos que 19 lois discriminatoires ont été promulguées par Israël contre les Arabes, 93% des terres ont été confisquées et un fonds public détient 13% des terres interdites à la vente aux Palestiniens. C’est un vrai système d’apartheid qu’elle décrira au cours de son intervention. Ainsi les écoles arabes sous tutelle du ministère israélien de l’Éducation ne peuvent enseigner l’histoire de la Palestine et récemment le terme de "nakba" a été supprimé du seul manuel existant. Le gouvernement israélien prépare une loi pour sanctionner toute institution ou entreprise qui commémorait cet épisode de l’histoire palestinnienne. Haïfa Jammal d’un camp de réfugiés au Liban rappellera que 60% des Palestiniens sont réfugiés et aucune solution ne pourrait être juste et durable sans leur retour au pays. Leur vie au Liban n’est pas facile non plus puisqu’ils sont privés de leurs droits civiques et socio-économiques (ils n’ont pas le droit de travailler ni celui de posséder une maison). Trente mille Palestiniens vivent dans des conditions inhumaines depuis que leur camp, Nahr el Bared, a été détruit sous prétexte de lutte contre le terrorisme islamiste. Fida est venue elle de Cisjordanie et parlera de ce qu’elle appelle les "cimetières des vivants" autrement dit les geôles israéliennes. Elle y a passé plusieurs années et y a subi "toutes les formes de tortures physiques et psychologiques". Son témoignage révèle l’horreur de l’occupation ; les onze mille Palestiniens, dont 360 de moins de 18 ans et 33 femmes, ne reçoivent ni soins ni nourriture et doivent boire de l’eau polluée. Pire encore des expérimentations sont menées sur les prisonniers qui même morts sont dépouillés de leurs organes pour les greffes et expériences des hôpitaux israéliens. Les condamnations peuvent dépasser la vie d’un homme comme les 1.000 ans infligés à Ahlem Temimi, et si le prisonnier décède avant la fin de sa peine son corps est déposé dans le frigo de la morgue jusqu’à la fin de sa condamnation. Rose Shomali, présidente d’une association de femmes en Cisjordanie, réagira sur une question relative à l’islamisme et sa menace contre les droits des femmes. Elle dira que les Palestiniennes mènent un double combat ; pour la liberté de leur peuple et pour leurs droits de citoyennes et les résultats pour ce dernier point sont encourageants. Ainsi 17 femmes siègent à l’Assemblée nationale, 512 dans les conseils municipaux, 5 sont ministres, une femme gouverneur et pour la première fois 1 femme siège au conseil exécutif de l’OLP. Quant aux islamistes, elle répondra que le phénomène n’est pas propre aux Palestiniens car les attaques répétées contre l’Islam ont conduit au repli sur la religion partout dans le monde. Zahra Khaldi vient de Jérusalem et dénonce l’accélération de l’implantation de colonies juives autour de la ville et la souffrance du mur de la honte qui traverse même des maisons de Palestiniens. Elle révélera le projet sioniste de détruire bientôt 650 maisons palestiniennes pour parachever ce que la députée nomme "l’épuration ethnique" des Palestiniens. Toutes mettront en garde l’opinion européenne qui pourrait créditer les thèses israéliennes sur l’existence d’un conflit religieux en Palestine afin de couvrir son projet de chasser tous les Palestiniens de leur terre. La députée affirmera sans détour que "personne en Israël ne veut la paix ; personne n’a besoin de la paix". Hind Khoury, représentante de l’Autorité palestinienne en France affirmera, elle aussi, qu’il ne faut pas attendre grand-chose des négociations indirectes menées par les Etats-Unis, "les proximités talks", car le gouvernement d’extrême-droite israélien n’est pas prêt de respecter les résolutions internationales. Barack Obama, en dépit de ses propos, a en face de lui un Congrès pro-israélien et une colonisation qui se poursuit malgré les décisions internationales.
G. K.

Par : Ghania Khelifi

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