Le temps fort de cette semaine sera justement la manifestation devant ce ministère, le 27 février prochain, pour revendiquer la suppression du département d’Eric Besson.

La 5e semaine anti-coloniale a été lancée samedi dernier à Paris par une série de tables ronde sous le thème «Identité nationale : identité coloniale» animées par des historiens et des sociologues. Jusqu’au 28 février les organisateurs, plusieurs associations et collectifs, conférences, expositions, projections de films , concerts et même un bal, s’enchaînent pour «exiger» la suppression du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale et «pour sortir du colonialisme». Le temps fort de cette semaine sera justement la manifestation devant ce ministère, le 27 février prochain, pour revendiquer la suppression du département d’Eric Besson. Dans leur déclaration de lancement de l’action, les organisateurs dressent un véritable réquisitoire contre ce ministère «qui utilise des méthodes dignes du temps des colonies : rafles de sans papiers, contrôle d’identité au faciès illégaux, contrôle dans les restaurants, les cafés, les épiceries, devant les écoles, dans les hôpitaux, jusqu’aux administrations cyniquement invitées à la délation. Il organise des centres de rétention surpeuplés avec des miradors, barbelés, fouilles, contrôles et vexations. La police expulse des familles arrêtées au petit matin à leur domicile. Au nom de l’identité nationale on démantèle le droit d’asile, on renvoie des Afghans dans un pays en guerre après les avoir traqués et on remet en cause le droit au regroupement familial. La politique de «co-développement» n’est qu’un trompe l’œil permettant la continuation des politiques néo-coloniales». Les signataires dénoncent également le débat sur l’identité nationale, dont les conclusions seront remises au Conseil des ministres en mars, qui cible «ouvertement les musulmans destinataires de la loi annoncée sur la burqa et en butte aux faux dérapages / vraies insultes» par les ministres de Nicolas Sarkozy. Cette nouvelle édition sera donc placée sous la revendication de la suppression du ministère de l’Immigration exigée d’ailleurs par des historiens et des universitaires depuis sa création. Un sondage réalisée pour le journal L’Humanité et la radio Beur FM révèle que 45% des Français sont favorables à la suppression du ministère piloté par Eric Besson. Celui-ci serait d’ailleurs en mauvaise posture et pourrait bien perdre son maroquin après les élections régionales de mars prochain. Nicolas Sarkozy, qui pensait ratisser jusqu’aux confins de l’extrême- droite, se retrouve en définitive plus embarrassé qu’aidé par ce ministère et ses actions plus que controversées.