Asmekti i Fadma n Summer (Hommage à Fadhma Nsoumer est le dernier ouvrage écrit par Yamina Nath Mhand, cette femme autodidacte, qui a, déjà à un âge très précoce, commencé à apprendre les contes du terroir que sa grand-mère a tenu à lui transmettre. Née le trois janvier mil neuf cent cinquante cinq à Ifnayen, un petit village situé à quelque huit kilomètres de la daïra de Larbaa Nath Irathen dans la wilaya de Tizi Ouzou, Yamina devra débuter sa scolarité à l’école Sainte Anne à Alger avant de revenir en Kabylie pour s’inscrire à l’école d’Agni Bouragh. Issue d’une famille conservatrice, cette amoureuse de lettres, d’un courage à toute épreuve, n’a pas pu terminer ses études et dût se résigner à l’école de la vie pour se prendre en charge et élever au fur et à mesure son niveau intellectuel. Grâce à sa persévérance et à sa perspicacité, elle ne tarda pas à voir aboutir le fruit de son labeur et publia le premier conte pour enfants qui fut un vrai succès. Encouragé par cette première publication, son entourage lui conseilla de continuer dans cette voie. C’est ainsi qu’elle a commencé à traduire tous les contes qu’elle tenait de sa grand-mère et se produit en tant que conteuse à plusieurs reprises, où les enfants la découvrir et l’adoptèrent rapidement. Tout en étant à l’origine de l’ensemble des travaux qui sont tenus sur Mouloud Mammeri, Kateb Yacine et Jean Amrouche entre autres, Yamina est présente dans toutes les rencontres ayant trait à la question identitaire et à la langue amazighe. Plus tard, elle se mit à écrire des nouvelles qu’elle publia sous forme de feuilles de route, dans lesquelles elle fit découvrir au lecteur tout le marasme enduré par les femmes rurales qui les poussent parfois à l’irrémédiable. Elle décrit dans ces essais des situations qu’elle a vécues parfois dans sa chair et dans lesquelles elle dénonce avec rage les inégalités sociales, les mentalités rétrogrades et la discrimination des sexes, dans un monde où rien ne se donne mais tout s’arrache. Pour mieux défendre ses idées, Yamina adhéra au mouvement pour la défense des droits des femmes où elle milite, non seulement pour dénoncer la hogra et toutes les exactions à l’égard de la gente féminine, mais également pour rappeler, à tous ceux qui tendent à l’oublier, le combat mené par ses aînées, à partir de là seulement commence, Asmekti i Fadma n Soummer. K. Z.