La plupart des logements ont été squattés en 2001, lors des évènements qui ont touché la Kabylie. Profitant de la conjoncture de l’époque ainsi que de l’absence de l’Etat, les squatteurs ont occupé d’une manière illégale des logements fin prêts.
Il existe dans la wilaya de Boumerdès plus de 600 logements squattés depuis le début des années 2000 et aucune solution n’a été trouvée par les pouvoirs publics. La plupart des logements ont été squattés en 2001, lors des évènements qui ont touché la Kabylie. Profitant de la conjoncture ainsi que de l’absence de l’Etat, les squatteurs occupent d’une manière illégale des logements fin prêts et qui de fait attendent d’être livrés. Par conséquent, le rêve de centaines de bénéficiaires potentiels est, pour ainsi dire, brisé. La réalisation de ces logements a été confiée à l’Office de Promotion et de Gestion Immobilière (OPGI) de Boumerdès. Cette dernière avait poursuivi en justice les squatteurs afin qu’ils libèrent les logements. L’on a appris que des décisions d’expulsion ont été rendues par les instances judiciaires et qu’aucune d’elles n’a été exécutée.
« La majorité des squatteurs est issue de différentes contrées du pays », nous dira un citoyen d’Issers. Cette dernière, située à l’est de Boumerdès, est en tête de peloton en matière de nombre de logements squattés. Elle comptabilise à elle seule 131 habitations squattées, dont un bloc de logements destinés à accueillir des étudiants. Dans la commune de Si Mustapha, le nombre de logements squattés est de 122. À ce jour l’APC n’arrive toujours pas à résoudre ce problème. La situation se complique notamment lorsque des squatteurs vendent ces logements pour des sommes faramineuses. L’on enregistre 64 logements squattés dans la commune de Chabet El Ameur et 40 autres qui attendent toujours d’être distribués. Plus loin, vers le sud-est de la wilaya, plus exactement à Ammal, 50 logements ont connus le même sort. A Baghlia, qui demeure la commune la plus pauvre dans la wilaya de Boumerdès, l’APC enregistre 13 habitations occupées illégalement. 9 logements sont squattés à Afir, 6 à Taourga et 8 à Boudouaou. Dans la commune de Ouled Aissa, l’on enregistre 40 logements squattés en 2006. Par ailleurs, les programmes de réalisation de logements à Boumerdès accusent un énorme retard dû au foncier. Cette carence est constatée dans la commune de Zemmouri qui a bénéficié à elle seule de 160 unités. Mais l’épineux dossier du relogement des sinistrés du séisme de 2003 fait surface régulièrement. 7.046 logements parmi les 8 mille promis par l’Etat au lendemain de la catastrophe, ont été construits. Le retard qui a été mis dans la réalisation de plusieurs chantiers a provoqué l’ire des sinistrés non relogés qui, à maintes reprises, avaient recourus à des actions de rue afin de montrer leur désarroi.
T. A.