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Edition du 2 Fevrier 2010



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Entre informel et prêt sur gage Le marché de l’or fond à Alger
2 Fevrier 2010

La Banque de développement local (BDL), permet aux démunis, à ceux qui traversent une période de crise financière, d’une baisse de leurs revenus, de gager leurs objets les plus précieux : leurs bijoux. Aux alentours immédiats, l’ambiance est irréelle : tout un monde constitué de jeunes, de rabatteurs, de femmes et de jeunes filles parfois, tentent d’alpaguer les potentiels clients de la BDL pour leur racheter leurs bijoux.

L’immeuble est vétuste, exhale une indéfinissable odeur de moisi et d’humidité, mais il constitue un bon endroit pour acheter et vendre de l’or à l’abri des regards indiscrets, tout près de la rue Ben M’hidi, à Alger, où est implanté le "Crédit Municipal", dernière planche de salut pour ceux qui traversent des moments difficiles et viennent mettre en gage leurs précieux bijoux contre de l’argent liquide. La crise économique ne frappe pas que les banques et les grandes entreprises : par ricochet, elle touche également et surtout les couches moyennes, celles des bas salaires. "Avec un revenu mensuel de moins de 7 mille dinars, et les prix des fruits et légumes qui flambent, nous arrivons difficilement à boucler nos fins de mois", se lamente une vieille dame rencontrée près de ce que l’on appelait naguère "le Mont de Piété". L’ancien Crédit Municipal de la rue Ben M’hidi, absorbé par la Banque de développement local (BDL), permet aux démunis, à ceux qui traversent une période de crise financière, d’une baisse de leurs revenus, de gager leurs objets les plus précieux : leurs bijoux. Contre du liquide, ils gagent souvent d’authentiques ouvrages d’art en or, parfois datant de plusieurs siècles. Pour autant, le prix offert par la BDL reste le même : 500 dinars le gramme. A l’agence de la rue Ben M’hidi de la BDL, il n’y a pas grand-monde. Une ou deux vieilles dames venues gager leurs bijoux, pour quelques milliers de dinars qui seront vite dépensés. Dehors, pourtant, l’ambiance est tout autre, irréelle : tout un monde constitué de jeunes, de rabatteurs, de femmes et de jeunes filles parfois qui tentent d’alpaguer les potentiels clients de la BDL, pour leur racheter leurs bijoux. Au prix de l’or "cassé" (c’est-à-dire déjà travaillé et à 18 carats), ces collecteurs proposent jusqu’à 2 mille DA le gramme, loin des 500 DA de la BDL. La tentation est grande de vendre "sur pied", dans la rue, pour beaucoup de ceux qui ont un besoin urgent d’argent liquide.
A la rue Ben’Midi, tout comme à l’ex-rue Rovigo, c’est en fait un vrai marché clandestin de l’or qui vit de milliers de transactions brassant des centaines de millions de dinars par an.
Et, si les acheteurs n’affluent pas, ils existent pourtant et font marcher ce formidable marché clandestin de l’or. Tout près de là, dans l’un des grands magasins rutilants de cette artère commerçante qu’est la rue Larbi Ben M’hidi, les ouvrages d’or, une chevalière, un pendentif, ou même un collier serti de pierres semi-précieuses comme l’améthyste, sont proposés à partir de 4 mille DA le gramme de 18 carats.
Les prix de l’agence sont concurrentiels, autant de bijoutiers que de grandes tendances du marché au noir : 2.800 dinars pour les ouvrages en or de 18 carats avec poinçon des services de la garantie. Agenor rachète également, tout comme les collecteurs de la rue Ben M’hidi ou des ruelles de la Basse Casbah, l’or cassé à 1.700 dinars, beaucoup plus que la BDL, mais sur le même registre que le marché informel.


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