C’est presque ancré dans la mémoire collective, quand vous prononcez le nom de Rehahlia, cela ne peut évoquer chez beaucoup de personnes que le centre universitaire ou le campus des garçons, qui portent d’ailleurs le même nom. Peu de gens donc connaissent, que ce centre de savoir est bâti en plein milieu d’un petit village, qui est désigné par la même appellation.
Etymologiquement le terme Rehahlia signifie les Nomades. (Les gens qui se déplacent fréquemment). Et il semblerait que les premières familles à venir s’installer dans cet endroit sont justement des nomades, venus du Grand Sud en quête de pâturage. Ayant découvert cet endroit paradisiaque, ils n’ont pas résisté à se fixer et à s’installer. Depuis bien d’autres maisons se sont greffées les unes aux autres, pour former un petit village aéré, aux artères très espacées, doté d’une végétation luxuriante où il fait bon de vivre. La proximité du village au barrage de Taksebt et d’un des cours d’eau affluent du Sebaou, fait que ce dernier, contrairement aux autres localités de la région, ne souffre point du problème d’eau. Ne se trouvant qu’a quelques encablures du chef lieu de wilaya, le village a également cette chance de se voir attribuer le titre de cité incontournable, eu égard à sa position stratégique faisant de lui un passage obligé pour toutes les destinations vers les hauteurs du Djurdjura.Avec l’arrivée du gaz naturel, l’assainissement, la réalisation de nouvelles structures socioéducatives, la poste d’une antenne d’APC, ce village qui s’agrandit à vue d’œil figure parmi les plus nantis de la wilaya.
Très attaché à leurs lopins de terre qu’ils travaillent avec patience et sérénité, les villageois ont non seulement cette particularité de s’auto suffire en matière d’agrumes, mais ils arrivent même à proposer leurs récoltes aux éventuels personnes de passage à des prix défiant toute concurrence.
Le commerce, d’agrumes principalement, est devenu, par la force des choses, une des activités les plus florissantes, dans la mesure où il permet à des dizaines de familles de vivre de ces produits de la terre qui ne demandent presque pas d’investissement. Si Hamid, un ancien maquisard, très respecté dans le village, possède une autre opinion sur les transformations qui se sont opérées dans sa localité ces dernières années. Il fut un temps, dit-il avec regret, où la fontaîne était notre seule et unique source pour étancher notre soif et celle de nos bêtes et surtout pour arroser nos récoltes. Chacun s’occupe de sa parcelle de terre qu’il cultive juste pour subvenir à ses besoins. On sentait réellement la joie de vivre.
Il ne m’est jamais venu à l’idée que je vivrai jusqu’au jour où les gens feraient fi des anciennes méthodes, pour s’attacher des pratiques nouvelles qui sont loin de refléter notre authenticité et nos traditions. Le résultat n’est un secret pour personne dit-il en guise de conclusion.
I. I.