Diar El Kef est une cité dortoir où les jeunes résidants avouent n’avoir aucune perspective d’avenir dans cet environnement sombre où cohabitent tous les fléaux liés au chômage, au vide culturel et à l’oisiveté. Les autres cités de ce, dorénavant, no man’s land ne sont pas, elles non plus, logées à meilleure enseigne loin s’en faut puisque le mal-vivre est le quotidien de leurs jeunes résidants qui tentent de s’évader de la triste réalité en se noyant dans les vapeurs du cannabis. Le nouveau phénomène qui a vu le jour au sein de ces cités, en l’occurence les guerres de clans est le plus souvent rattaché au trafic de drogue. Les dealers de chaque quartier tentant, chacun, d’imposer sa suprématie afin d’avoir la mainmise sur les trafics qui fleurissent au sein de ces cités de la misère.
Pour faire passer leurs durs messages, ces jeunes n’hésitent pas à recourir à l’arme blanche et autres sabres et épées. Ce phénomène, qui se retrouve dans pratiquement l’ensemble des quartiers populeux, toutefois à plus ou moins grave degré, a cette fois-ci franchi un seuil inquiétant à Bab El-Oued, cette localité se trouve réellement sur une véritable poudrière. Ses jeunes désœuvrés, livrés à eux-mêmes et confrontés à un quotidien fait de frustrations et de violence, ont fini par ne plus reconnaître d’autre loi que la leur et font tout pour le faire savoir et l’imposer. Cela même si cela doit passer terroriser des milliers de familles. Mais peut-être est-ce aussi le cri de détresse d’une jeunesse en danger et sans repères.
Y. B.