Tala Toulmouts doit son appellation à l’existence d’une source (voir photo ci-contre) près de laquelle a poussé un arbre, l’orme ou toulmouts (en kabyle).
Le captage de cette source et la vente, dans les années quarante, par les Iachourène et les At Waâmer de parcelles de terre a permis la naissance de ce village qui, donc, est de création récente. Il est admis par la mémoire collective que, jusqu’à 1954, il n’y avait qu’une dizaine d’habitations. Ainsi, Tala Toulmouts faisait partie du douar Tala Amara.
Vers la fin des années cinquante, d’autres familles sont venues se greffer à ce lieu de vie, l’agrandissant ainsi. Il faut remarquer que la basse vallée d’Oued Aïssi est la plus fertile de toute la Kabylie. Les travaux agricoles attirent forcément une main-d’œuvre certaine qui vient louer sa force de travail.
A la fin des années quatre-vingt, l’électrification rurale a touché, enfin, ce village. De là, l’expansion a été signée. Il est devenu, de ce fait, le troisième village de la commune de Tizi-Rached, à laquelle il est administrativement rattaché. Mieux encore, Tala Toulmouts a connu son apogée avec l’installation d’activités industrielles énormes, à l’image de l’ENIEM, sur le territoire de ce village.
Le village de Toulmouts s’étend le long d’une pénétrante vers la zone industrielle. Il ne peut faire guère mieux, sinon les terres agricoles seront sacrifiées au profit du béton. Un peu à l’image de ce qui se fait en Algérie. Les «Toulmoutiens» ont choisi intelligemment les surfaces en bordures de la route, comme s’ils avaient pressenti l’avenir. Mais en respectant l’emplacement de la fontaine de l’orme qui, depuis la colonisation, ne cesse de déverser une eau potable pour tous, passants y compris.
Il faut préciser que située en bordure de l’Assif N’Sébaou, Tala Toulmouts est entourée par plusieurs sources : Laînser Kaci (fontaine réalisée par les Aït Kaci), Tala U Turki, (fontaine des Turcs), Tala N’Tremant (fontaine du grenadier), source aménagée par les locaux et qui existe encore dans l’enceinte de l’usine des industries électroménagères. Puis deux saints patrons couvrent de leur bénédiction ce village qui s’avère désormais cosmopolite, Sidi M’hand Asseklaoui (Tala Amara) et Sidi Boualef (Bouyilef). Ils ne sont pas de trop, me disent deux poètes du village, Idir Bellali et Ahcène Mariche.
Il est reconnu que Tala Toulmouts a donné à la commune de Tizi-Rached son premier maire, M. Chougar Saïd, décédé en 2008. Alors que M. Mariche Hocine gère depuis près de deux années les affaires de ladite commune. C’est un élément de fierté pour ce village qui ne cesse de s’étirer comme pour se convaincre que l’avenir est au bord d’une route. Et si khalti Ldjouher pouvait me raconter la gestuelle des Ichaâlalen pour que le mythe consacre sa mémoire ! I. L.