Le Midi Libre - Midi Alger - Un héritage à préserver
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Edition du 18 Janvier 2010



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Pèse-personnes coloniaux
Un héritage à préserver
18 Janvier 2010

Ces machines massives de couleur rouge, pour certaines encore installées aux angles des grandes artères de la capitale (arcades de la Place du 1er-Mai) sont malheureusement en passe de disparaître définitivement de notre paysage urbain. Il s’agit en l’occurence des pèse-personnes automatiques , un héritage de l’époque coloniale. Contre vents et marées quelques unes de ces machines continuent, vaille que vaille, à tenter de continuer à assumer le rôle qui leur a été dévolu à leur naissance, cela même si cela devient de plus en plus difficile pour elles en l’absence de toute maintenance. Ces mastotondes ont été, il faut le reconnaître, au fil des temps soumis à bien d’épreuves et débordements juvéniles. Ils ont servi d’exutoires pour un trop plein de bonheur sportif ou pour une manifestation de mal-être. Plus personne, ou presque, ne fait attention à ces machines qui appartiennent au "baylek", (comprendre à tout le monde et à personne en particulier). Au fil des diverses vicisssitudes, beaucoup de ces pèse-personnes ont fini par rendre l’âme, remplacés par des appareils beaucoup plus sophistiqués et affichant taille, poids, tension artérielle... A l’angle du carrefour de la rue Abane-Ramdane, un de ces rescapés de l’époque coloniale est miraculeusement en parfait état et continue à proposer ses services aux passants. Le "protecteur" de cet appareil est pratiquement nonagénaire, puisqu’il a fêté ses 85 printemps. Ce vieux monsieur est gérant de la cafétéria située à l’angle de ce même carrefour. Notre interlocuteur nous affirmera que cet appareil est particulièrement apprécié des nombreux passants. Il nous explique que cet appareil en plus de constituer un objet rare, est en outre utile en continuant à offrir ses services aux personnes qui le souhaitent. En fait les citoyens n’hésitent pas à s’en servir et affirment même qu’il est bien plus fiable que les pèse-personnes électroniques. Notre interlocuteur nous explique, par ailleurs, que cet appareil n’a jamais connu la moindre intervention ou entretien de la part des autorités communales. "Je l’ai fait réparer à plusieurs reprises à mes propres frais. Je fait tout pour le préserver et qu’il continue à être fonctionnel de mon vivant", nous explique, non sans fierté, notre interlocuteur. Ainsi sans la protection efficace de ce commerçant ce pèse-personne aurait fini par rendre l’âme tout comme ses "congénères". Quel sort lui sera-t-il réservé dans les années à venir. Peut-être devrait-on envisager d’ouvrir un musée ou pouvoir permettre un repos bien mérité à ces antiquités qui ont chacune une histoire à raconter sur la ville et par là même l’évolution des technologies.
Y. B.


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