Quelques jours à peine nous séparent des compétitions de la Coupe des nations africaines de football 2010. Il est facile de se rendre compte qu’un évènement sportif particulier se prépare au vu des trottoirs de la capitale pavoisés aux couleurs nationales. C’est l’ensemble des quartiers d’Alger qui se voient envahis par des milliers de revendeurs du drapeau national et autres gadgets censés symboliser l’ardeur et l’amour de la patrie, mais surtout remplissant en un laps de temps très court les poches des petits malins qui ont investi ce créneau juteux. Ce commerce "informel" a réellement pris des proportions inquiétantes et ce qui est encore plus incompréhensible, c’est que ces commerçants profitent d’une certaine tolérance, de la part des éléments de l’ordre, qui préfèrent fermer les yeux . Mais force est de reconnaitre que cette situation a atteint des proportions affolantes, aucune venelle ou ruelle n’est épargnée. Même les halls de certains immeubles se sont transformés en présentoirs pour ces produits représentant la panoplie du parfait supporter. Des malles de voitures servent également de boutiques ambulantes tout en déversant des hymnes à la gloire des Verts à pleins décibels, cela sans avoir cure d’importuner les riverains et passants. Les CD reprenant les chansons à la gloire de l’équipe nationale, gravés à grande échelle au mépris de toute réglementation, s’étalent sur les trottoirs au nez et à la barbe des autorités. Cette cacophonie ne cessera pas durant toute la durée des compétitions de la Coupe d’Afrique des nations. Il faut donc prendre son mal en patience et slalomer entre les centaines d’étals de fortune. Alger déjà gravement engorgée par une circulation automobile infernale n’a vraiment pas besoin de ce phénomène qui vient compliquer un peu plus la situation. En plus des groupes de curieux qui se massent devant ces étals,des centaines de piétons, pressés d’arriver sur leurs lieux de travail ou autres, n’ont d’autre recours que d’emprunter la chaussée au péril de leur vie.
Y. B.