Chefs de file d’une extraordinaire génération de talents africains, l’Ivoirien Didier Drogba à Chelsea et le Camerounais Samuel Eto’o, à l’Inter Milan, sont aujourd’hui considérés comme les porte-drapeaux du football du Continent Mère sur la scène mondiale, et les dignes successeurs des George Weah, Abedi Pelé, Roger Milla et autres Rabah Madjer. Le Ghanéen Michael Essien, le Togolais Emmanuel Adebayor, le Nigérian Obafemi Martins, les Egyptiens Mohammed Aboutrika et Ahmed Hassan ou les Algériens Rafik Saïfi et Antar Yahia figurent également parmi les grandes stars d’un football africain qui va disputer pour la première fois la Coupe du Monde de la FIFA sur ses propres terres, en l’occurrence en Afrique du Sud.

Didier Drogba
On ne présente plus le meilleur buteur de l’histoire des Eléphants de Côte d’Ivoire (60 matches, 41 buts). Drogba, 31 ans, c’est le talent à l’état pur, un exceptionnel sens du but, une incroyable puissance, une rage de vaincre et une redoutable efficacité de la tête lui ont valu une kyrielle de distinctions. Premier buteur ivoirien en Coupe du Monde, le 10 juin 2006 contre l’Argentine (1:2), il fait preuve de la même efficacité avec Chelsea (106 buts en 230 matches) dont il est le meilleur buteur de tous les temps en Coupe d’Europe (25 buts). Il a tous les atouts en main pour être l’une des grandes stars de l’épreuve reine. Clin d’œil de l’histoire, Drogba a fait ses débuts en équipe nationale le 8 septembre 2002 contre l’Afrique du Sud.

Samuel Eto’o
Le Camerounais est un infatigable et insatiable buteur. Toujours au bon endroit au moment juste, il n’a pas d’équivalent au monde pour surgir tel un diable de sa boîte et placer un coup de patte victorieux. Avec ses airs de ne pas y toucher, il préfère largement l’efficace au spectaculaire et affole les statistiques avec 130 buts en 200 rencontres au milieu d’une pléiade de stars à Barcelone, et 42 autres en 88 sélections avec le Cameroun. Vainqueur des Coupes d’Afrique des Nations 2000 et 2002 et du Tournoi Olympique en 2000, meilleur buteur de l’histoire de la CAN avec 16 buts, il devient pour la première fois capitaine de sa sélection le 12 août 2009 après dix ans de règne de Rigobert Song. Avec un tel leader, les Lions indomptables ont les moyens de renouer l’été prochain avec leur glorieux passé.

Michael Essien
Véritable moteur de Chelsea, le Ghanéen Michael Essien est le prototype du footballeur moderne, savant mélange de puissance et de technique. Polyvalent, il peut jouer avec la même efficacité en défense, milieu récupérateur, milieu offensif ou même sur les côtés. Le "Bison", 26 ans, abat toujours un travail considérable et n’hésite jamais à venir tester sa puissance de frappe, souvent avec efficacité comme en 2006 contre Arsenal où il a inscrit un but de 35 mètres. Meilleur joueur de Chelsea en 2007, meilleur joueur africain en 2008, huitième de finaliste d’Allemagne 2006, Essien (41 sélections, 9 buts), rêve aujourd’hui d’un parcours brillant en Afrique du Sud.

Emmanuel Adebayor
Ballon d’Or africain en 2008, l’ancien Gunner (62 buts en 142 matches avec Arsenal) a pris une part décisive dans la qualification du Togo à la Coupe du Monde de la FIFA 2006. Cet élégant et longiligne attaquant d’1m90 m pour 73 kilos entend jouer un rôle décisif dans le renouveau de Manchester City et aider sa sélection à rebondir après la qualification manquée pour Afrique du Sud 2010.

Obafemi Martins
Cet attaquant de poche (1m70 m pour 70 kilos) réputé pour sa pointe de vitesse a réussi à s’imposer partout où il est passé : dans le calcio avec l’Inter Milan, il frappe à 49 reprises en 134 rencontres. En Angleterre, il inscrit 35 buts en 104 matches avec Newcastle. Au début de la saison 2009/10, il tente sa chance en Allemagne avec le champion en titre Wolfsburg et a déjà inscrit, à 25 ans, 17 buts en 34 sélections avec le Nigeria, dont un doublé au Kenya lors du dernier match de qualification pour l’Afrique du Sud, envoyant les Super Eagles au paradis..

Mohamed Aboutrika
Le parcours de Mohamed Aboutrika est pour le moins atypique. Considéré comme l’un des joyaux de la décennie dans le football africain, l’international égyptien a évolué la moitié de sa carrière à Tersana, le club de sa ville natale avant de rejoindre le grand Al Ahly en janvier 2004. Depuis, c’est l’irrésistible montée en puissance. Sous l’impulsion de ce meneur de jeu hors pair, les Diables Rouges remportent tous les titres possibles, dont trois Ligues des champions de la CAF (2005, 2006 et 2008), et terminent troisième de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Japon 2006. Les trophées s’accumulent également avec l’Egypte avec qui il remporte notamment deux CAN. Elu meilleur joueur égyptien sans interruption depuis 2004, Aboutrika ne sera pas de la fête l’été prochain.

Antar Yahia
Ce solide défenseur (1m87m pour 79 kilos) est entré dans l’histoire du football algérien en inscrivant le but de la qualification dans le match décisif contre l’Egypte (1:0) d’une puissante frappe sous la barre dans un angle impossible. Devenu un héros dans son pays, il n’en est cependant pas à son coup d’essai avec 5 buts en 34 sélections avec les Fennecs. Il sera l’un des piliers sur lesquels s’appuiera l’Algérie pour faire bonne figure lors de son retour sur la scène mondiale, 24 ans après sa dernière apparition.