La situation se complique chaque jour davantage pour l’Etablissement d’enseignement professionnel à distance (Eepad). Alors que l’opérateur privé rencontre des difficultés pour le paiement de ses créances auprès de l’opérateur historique, Algérie Telecom, c’est au tour de sa filiale Mobile, ATM Mobilis, de réclamer 287 millions de dinars à l’Eepad.
Intervenant lundi dernier en marge d’un séminaire international sur la Télévision numérique terrestre (TNT) à Alger, Moussa Benhamadi, P-DG d’Algérie Télécom a annoncé que sa filiale mobile ATM Mobilis, réclame 287 millions de dinars à l’Eepad. Il s’agit selon le même interlocuteur de créances pour le lien d’interconnexion "Voix sur Internet Protocol (VOIP)".
Depuis le lancement de la VOIP par Eepad, Mobilis permet à cet opérateur d’acheminer les appels internationaux vers les abonnés Mobilis. "Eepad achète chez nous le droit de transférer les communications de ses partenaires étrangers vers nos abonnés. Eepad fait également la même opération avec les deux autres opérateurs de la téléphonie mobile: Djezzy et Nedjma", précise une source proche de Mobilis.
Selon la même source, le provider d’accès à Internet, Eepad " a toujours payé ses factures jusqu’à fin 2008 ". Notre source ajoute que " cette somme représente un service auquel l’Eepad n’a plus droit depuis mai 2009 ".
Dans ce cadre, Mobilis aurait informé l’autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) à deux reprises avant de procéder à la coupure du service d’interconnexion à l’Eepad, indique la même source. "Nous avons prévenu l’ARPT comme le stipule la loi". La filiale mobile d’Algérie Télécom aurait également établi un échéancier à l’Eepad pour le paiement de ses créances, une solution qui a été "bafouée" par cet opérateur.
Pour rappel, l’Eepad offre la VOIP depuis 2006. À travers ce service, le provider a révolutionné le marché de l’Internet en Algérie, et celui de la VOIP (la voix sur IP) en particulier. Il a, à ce sujet, signé plusieurs contrats avec des opérateurs étrangers à l’image de Neuf Cegetel et Orange permettant, ainsi, la gratuité des communications téléphoniques via Internet entre l’Algérie et la France.