Le ramassage des ordures est maîtrisé à 70% dans certaines zones de la capitale. Cette grande victoire contre l’insalubrité a pu être concrétisée grâce à la prise de conscience des habitants, qui ont fini par comprendre qu’ils mettaient en danger, par leur inconscience, l’avenir et la santé de leurs enfants. Ils existent encore quelques îlots de résistance, mais qui finiront par plier.
Il semblerait que la capitale s’acheminerait doucement, mais sûrement vers le retour à la salubrité qui y a longtemps fait défaut. En effet force est de constater que les Algérois se réabituent petit à petit à ces petits gestes simples, mais essentiels pour conserver un environnement sain : à commencer par le respect de l’horaire pour le dépôt des ordures ménagères et le convoyage des déblais vers des endroits appropriés. La sortie des poubelles se fait donc à partir de 19h jusqu’à 22h. Certes il reste encore des resquilleurs, mais ils finiront certainement par rentrer sans les rangs un jour ou l’autre. Même les ménagères ont fini par adapter le sachet- poubelle au lieu de se débarrasser des épluchures et autres emballages par les balcons!!
Les quartiers respirent mieux
Une amélioration notable se remarque surtout au niveau des grandes communes d’Alger : Alger Centre, Hydra, Ben Aknoun El Biar, El Mouradia... Des poubelles -à la couleur de l’écologie- placées un peu partout, des balayeurs qui n’arrêtent pas, les agents de Net Com qui effectuent plusieurs rotations dans la journée. Mais le civisme des résidants de ces communes y est pour beaucoup. Depuis l’instauration du plan d’hygiène obligeant en quelque sorte, les citoyens à sortir leur poubelles le soir, les choses commencent à s’améliorer. Il faut bien admettre que tous ces facteurs sont indipensables pour la préservation de l’environnement.
Les agents de nettoyage face à plusieurs problèmes
Dans les 28 communes desservies par Net Com, le ramassage des ordures ménagères n’est pas toujours facile. "En l’absence de l’éclairage et de sécurité, le travail de nuit est risqué pour nos agents", nous affirme un responsable d’unité de nettoyage. D’autres quartiers de la capitale dénoncent le non respect des horaires par les agents de ramassage. Cela est le cas dans la commune de Bologhine, qui pour une grande partie de ses quartiers, notamment ceux situés sur les hauteurs de la commune ne voient que rarement le passage des bennes de Net Com selon les affirmations des habitants de cette commune.
L’OPGI et Net Com se renvoient la balle
«Ce n’est pas à nous de nettoyer. nous nous contentons d’enlever les ordures. C’est le travail de l’Office de la promotion et de la gestion immobilière", nous explique un employé de Net Com intérrogé sur les décharges sauvages à proximité des cités. Il est vrai que Net Com n’est pas tenue de nettoyer les déblais laissés par telle ou telle entreprise de travaux publics ou d’aménagement urbain qui laissent tout derrière elles. C’est l’environnement qui subit de plein fouet le contre-coup desces actes «irresponsables». La multiplication des Etablissements publics à caractère industriel et commercial (Epic), à l’exemple de Net Com, Erma, Asrout, Edeval, avec une certaine autonomie de décision, n’est pas faite pour régler le problème du ramassage des ordures qui ainsi s’accumulent. "A chaque fois que l’on parle d’hygiène, les gens de même que les différents responsables ne pensent qu’à NetCom, alors que d’autres acteurs impliqués n’assurent pas leurs missions comme ils le devraient», déplorent des responsables de Net Com.
Beaucoup d’Epics pour peu de résultats
Beaucoup de citoyens s’accordent à dire que la capitale subit les conséquences de la dissolution du Conseil populaire de la ville d’Alger (CPVA) suivie d’une décentralisation qui a enfanté une nuée d’Epic, 21 en tout, dont les modes opératoires restent à clarifier. Dans cette fourmillière il reste à déterminer le rôle de chacun.
Une chose reste toutefois certaine c’est l’implication du citoyen, sinon toute opération sera vouée immanquablement à l’échec. Pour inciter les habitants à déposer leurs déchets ménagers dans des sacs bien fermés entre 19h et 22h, les responsables de Net Com ont opté pour l’affichage multiple qui, parfois, constitue lui-même une atteinte à l’environnement. L’une de ces affiches : une caricature représentant un enseignant et des élèves et le texte suivant : «Copiez-moi cent fois : Hachakoum, je ne dois pas jeter les ordures avant 19h ni après 22h».
Les décharges sauvages ont encore de beaux jours
Tourbillon de mouches durant la journée et essaim de moustiques le soir, tel est le sort de certains quartiers comme le souligne Rachid, un éboueur à la place des Martyrs. Les décharges sauvages qui foisonnent en ces lieux attirent en outre les chats errants qui éventrent les sachets en quête de nourriture. Certains s’intérrogent le devenir de leur environnement, ils affirment : «Nous sommes inconscients des retombées de notre comportement sur l’environnement et sur la santé de nos enfants". Mais l’éveil des consciences commence à se faire même si doucement. Le ramassage des déchets serait maîtrisé à 70%, selon nos sources, au niveau des 29 communes couvertes par Net Com. Actuellement, les agents de Net Com travaillent 24h/24 et 7j/7. Ils font un très bon travail, malgré le peu de moyens et l’incivisme de certains citoyens.
Le tri des ordures n’est pas à l’ordre du jour
La première contrainte à laquelle sont confrontés les employés de Net Com est celle relative au tri des déchets. «Notre mission se limite au ramassage des déchets ménagers», nous explique notre interlocuteur. Une tâche souvent compliquée par le mélange des différents détritus. Une insouciance qui retarde et rend difficile le travail des agents de ramassage, tout comme elle porte préjudice aux camions qui compressent les déchets. L’autre défi que Net Com doit relever est celui d’assurer le ramassage au niveau des bidonvilles, situés sur le périmètre des communes qu’elle couvre. Une action qui ne relève pas de ses responsabilités mais qu’elle accomplit toutefois pour le bien des résidants. Net Com, cet établissement public dispose actuellement d’un nombre global de 5.500 employés, entre administratifs et agents engagés sur le terrain. Un nombre appelé à augmenter à l’avenir, d’autant que les besoins de la capitale s’accroissent de jour en jour. Quant à l’expérience de la prise en charge du ramassage des ordures par un établissement spécialisé, notre interlocuteur estime qu’il est «préférable de procéder à sa généralisation pour tout l’Algérois». Il dira qu’atteindre un degré de propreté à 100% est possible à condition qu’il y ait plus «de prise de conscience et d’implication de la part des citoyens». La propreté, n’est pas uniquement une affaire technique, les habitants, eux aussi ont un grand rôle à y jouer .Aussi, il profite de l’occasion pour appeler les Algérois à sortir leurs ordures impérativement entre 19 et 21h. «Nos équipes ne peuvent pas être partout durant toute la journée et c’est aux résidants de tenter de nous faciliter la tâche», recommande-t-il. Pour ceux qui pour diverses raisons n’arrivent pas à respecter cet horaire, M. Benalia préconise de sortir leurs ordures dans la nuit, et non dans la matinée.