C’est dans une ambiance de café-théâtre que le Centre culturel français d’Alger recevait le duo Yann Apperry, Claude Barthélémy pour une rencontre littéraire et musicale. La salle prévue à cet effet jouxtait un espace d’exposition qui était squatté par un jeune artiste peintre fasciné par le noir. Un noir qu’il a malaxé, brossé avec une passion visible sur ses toiles qu’il présente sous le thème "Lumières sur le noir".
Après la peinture, place aux vers et aux notes. A première vue, cela ressemble à un spectacle des Slam, avec Claude Barthélémy à la guitare et l’auteur Yann Apperry qui déclame son texte. Seulement, cette impression est vite oubliée et on se rend compte qu’il ne s’agit ni de poésie ni de Slam, mais que c’est tout simplement Yann et Claude qui sont en train de raconter une histoire, mais de quelle manière! La guitare sèche assure une musique de fond en premier lieu puis les mains expertes du jazzman donnent du relief à ses sons.
Cet atelier tourne autour du romancier Yann Apperry et de la grande figure du jazz français Claude Barthélémy. Le premier écrivait des romans et pièces théâtrales alors que le second dirigeait l’Orchestre national de jazz.
La rencontre artistique des deux hommes donnera naissance à un laboratoire qui a commencé à prendre forme en 2006 au Festival des correspondances de Manosque, dans le sud-ouest français. Depuis, ils développent un répertoire de "Bruits Blancs" jusqu’au dernier né "Steel Blue". Une belle histoire folk blues qui a fait traverser l’Amérique au public algérois; à travers un guitariste bluesman et son neveu que la guitare et le chant liaient plus que tout.
L’auditoire a vite été captivé par cette narration imagée, haute en couleurs et en sons. Sans compter sur le talent musical du duo qui présente les rebondissements et les moments forts de l’histoire en partie chantés qui captent beaucoup plus l’attention. Ainsi on a pu découvrir le côté plus ou moins comédien de Claude Barthélémy et le jeune romancier s’est improvisé chanteur. Les parties chantées de l’histoire coécrites et cointerprétées par les deux artistes sont des petits bijoux de folk et de blues ; et le jazzman s’y adonne à cœur joie.
A la fin de l’épopée du bluesman et du jeune homme à travers l’Amérique, les conteurs clôturent sur du blues. Et le plus intriguant est qu’à la sortie du spectacle, tout l’auditoire avait parfaitement suivi et assimilé une histoire qui aura duré près d’une heure et demie.