La presse égyptienne, pratiquement braquée depuis plusieurs jours sur le match prévu le 14 novembre entre l’égypte et l’Algérie qualificatif à la Coupe du monde 2010, appelle jeudi certains titres à la pondération et la modération dans leurs commentaires sur cette rencontre qui soulève bien des passions sur les bords du Nil.
Plusieurs journalistes et anciens sportifs égyptiens ont adhéré aux initiatives de certains journaux visant à apaiser les esprits, à presque deux semaines de ce match capital pour la qualification de l’une des deux sélections au Mondial sud-africain. "Une fleur pour chaque joueur algérien", "non au fanatisme entre les publics égyptien et algérien" sont les titres choisis par les quotidiens égyptiens "al Misri" et "Echourouq" pour appeler au calme. Le journaliste Madjid Nouar du journal al Joumhouriya a indiqué dans un article que les équipes égyptienne et algérienne sont animées par la rage de vaincre en vue de se qualifier à la Coupe du monde. Il a appelé en outre à accepter les résultats, ’’qu’ils soient positifs ou négatifs’’. "On se prépare pour ce match sur tous les fronts, à savoir au niveau de la Fédération, de la sélection, du staff technique, du public et de la sécurité comme ce fut le cas pour l’équipe algérienne lors du match aller", a souligné le journaliste dans un autre article. "Le plus important pour nous actuellement est d’assurer les meilleures conditions à notre équipe", a-t-il poursuivi, rappelant les éliminatoires de 1990 ou l’Egypte avait remporté le match contre l’Algérie sans pour autant affecter les relations entre les deux pays. Pour sa part, le directeur technique de l’équipe "al intadj al harbi", Tareq Yahia s’est dit satisfait de ces initiatives qui appellent le public au calme et à l’encouragement des équipes de manière civilisée. "Les relations qui unissent les deux pays frères sont plus importantes que n’importe quel match", a-t-il souligné. Dans un autre article intitulé "Parole véridique", le journaliste Isaam Abdelmounim s’est interrogé sur les raisons de ce tollé qui s’élève avant le match retour en Egypte, alors que la première rencontre qui a eu lieu en Algérie s’est déroulée sans encombres et sans avoir à recourir aux initiatives "de paix". Il a dans ce sens appelé à éviter les "inepties" et à laisser les deux équipes se préparer au match avec fair-play. Le journaliste Khaled Beyoumi du quotidien al youm al saabia a appelé, pour sa part, certains présentateurs de programmes sportifs en Egypte à "réviser les lois de l’information et à abandonner le langage de la rue". Le match du 14 novembre entre l’Egypte et l’Algérie "n’est pas une guerre", a-t-il souligné. Le journaliste Said El Imam du journal El Djoumhourya, a estimé que "les incessantes railleries entre les deux camps de supporters sur Internet et les chaînes satellitaires sont tantôt complaisantes, tantôt extrémistes", soulignant que "c’est une chose normale dans le football tant qu’elles ne vont pas au delà des limites de la correction et du respect mutuel car après tout il ne s’agit que d’un simple match de football, un jeu apprécié de tous et dont il y aura un vainqueur, néanmoins arabe, qui nous représentera à la Coupe du monde". Un autre journaliste du même titre a rejeté à la fois le "fanatisme poussé à l’extrême" de certains, comme si, écrit-il, il s’agissait de "livrer une bataille pour libérer le football égyptien des griffes de l’occupation" et aussi cet "appel redondant au nationalisme arabe et à la fraternité comme si nous étions en guerre et cherchons à faire la paix". Il a affirmé que les liens entre les Egyptiens et les Algériens "sont plus forts que la plus importante des rencontres de football et bien au dessus de toutes ces guerres médiatiques et électroniques". Le journal El Masri El Youm (Indépendant) avait lancé une initiative sous le slogan "une fleur pour chaque joueur algérien" pour la préservation des relations d’amitié et de fraternité existant entre les deux pays. Le rédacteur en chef du journal Medjdi El Djellad a appelé à faire du 14 novembre "une fête grandiose" d’autant que, écrit-il, à la presse occidentale a pronostiqué que la violence pourrait entraîner, à tout moment, l’annulation de la rencontre". Le journal égyptien Echourouq a lancé de son côté une autre initiative dénonçant le fanatisme et appelant à interdire la publication de commentaires malveillants visant les deux peuples égyptien ou algérien en sensibilisant les supporters des deux pays.