Un groupe de patientes auprès du service de maternité de Mustapha-Bacha s’est rapproché de notre journal pour exposer et dénoncer la situation qui y prévaudrait, et qui selon elles pénaliserait aussi bien les patientes que les médecins exerçant au sein de ce service, ô combien sensible. Selon les protestataires le responsable de ce service, pour des raisons obscures, ferait tout pour entraver les efforts des médecins, qui selon nos interlocutrices seraient totalement dévouées à leurs malades. La dernière lubie en date de ce chef de service, selon toujours les propos de nos interlocutrices, serait la mise sous clé de l’appareillage de célioscopie. Le chef de service aurait exigé la mise sous clé de cet appareillage, obligeant ainsi les patientes inscrites sur le planning pour subir cette analyse, à s’orienter vers les centres d’imageries privées et tout le monde sait que cela n’est certainement pas à la portée de toutes les bourses, vu les tarifs apliqués dans le privé. Quand l’on sait l’argent que l’Etat débourse pour l’acquisition de ce genre de matériel afin d’améliorer les prestations au sein des hôpitaux, on est en droit de s’interroger sur les motivations d’une attitude aussi négative. Selon nos interlocutrices, ce monsieur n’en serait pas à son premier dépassement, puisqu’il aurait poussé vers la porte de sortie plusieurs médecins qui se seraient élevés contre son dikat. Ce que trouve le plus révoltant nos interlocutrices, c’est que cette situation s’inscrit en porte-à-faux avec les directives du ministre de la Santé qui chapeaute et approuve, par la mise en place d’un comité technique d’action, l’initiative de l’OMS et de l’Unicef, lancée en mai 1989 sous le thème plus que symbolique «Hôpitaux amis des bébés». Ce comité a pour objectif de mettre en place tout ce qui peut contribuer à donner toutes les chances aux nouveaux-nés pour un départ pleinement réussi leur entrée dans la vie. Entre autres il est préconisé la méthode Kangourou consistant à laisser le nouveau-né en contact, peau contre peau, avec sa maman afin de finaliser sa maturation, mais pour cela encore faut-il que la maman ne lui transmette pas le stress enduré par un accueil et une prise en charge pour le moins rébarbatifs. Si l’on en croit ce qui se passe dans la maternité de Mustapha-Bacha le thème "Hôpitaux amis des bébés", semble être pris au pied de la lettre puisque les mamans n’ont hélas pas le même statut que leurs bébés, loin s’en faut, vu que tout est fait pour leur faire comprendre qu’elles sont loin d’être les bienvenues dans ce service. Nous avons tenté de joindre le chef de service, mis sur la sellette par ces mamans et futures mamans, afin de fixer un rendez-vous et avoir sa version des faits, mais toutes nos tentatives dans ce sens sont restées vaines. Il est clair que nous restons à sa disposition dans le cas où il se déciderait à nous accorder quelques minutes de son précieux temps, car nou n’avons qu’un seul et unique souci faire la lumière sur ce sujet.