Le Midi Libre - Supplément Magazine - «En chacun de nous sommeille un diabète méconnu»
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Edition du 17 Octobre 2009



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Le docteur Malika Mokrani au midi Libre
«En chacun de nous sommeille un diabète méconnu»
14 Octobre 2009

Le mot diabète vient du grec dia-baïno, c’est à dire, passer au travers. Les médecins grecs anciens avaient observé ce syndrome : les malades semblaient uriner aussitôt ce qu’ils venaient de boire, comme s’ils étaient "traversés par l’eau" sans pouvoir la retenir. Puis, ils maigrissaient, malgré une nourriture abondante, et mouraient en quelques semaines ou mois. La polyurie - polydipsie (littéralement : beaucoup uriner et beaucoup boire) est une conséquence de l’hyperglycémie (augmentation du taux de sucre sanguin). Les reins ne peuvent récupérer tout le glucose filtré, qui passe dans les urines et par osmose appelle l’eau de l’urine primaire et provoque une perte d’eau importante dans les urines, ce qui entraîne une déshydratation et une soif permanentes. Les malades boivent donc parce qu’ils urinent trop et non l’inverse. Explication avec docteur Malika Mokrani, diabéto-endocrinologue.

Le Midi Libre : Qu’est ce que le diabète ?
Docteur Malika Mokrani : Le diabète est l’augmentation du taux du sucre dans le sang, appelée glycémie dépassant le 1.25g/l le matin à jeun (il faut respecter 12 heures de jeune depuis le repas de la veille pour le prélèvement du sang). Il existe deux type :Le type 1 et le type deux.

Qu’est-ce qui peut déclencher cette maladie ?
Il existe dans notre vie au quotidien des facteurs déclenchants environnementaux, comme le stress et les maladies de systèmes et même secondaires à des prises médicamenteuses type corticoïdes; bien sûr ce sont des sujets prédisposés au diabète (hérédité)

Cette maladie peut-elle avoir des complications dégénératives ?
Les complications dégénératives du diabète sont pour la plupart du temps des complications irréversibles d’où l’intérêt de se dépister le plus précocement et de faire traiter.
Les complications sont :
Ophtalmiques type rétinopathie diabétique
- Rénales : la néphropathie diabétique qui peut aboutir à l’insuffisance rénale
- Cardiovasculaires : l’infarctus du myocarde; c’est souvent le diagnostic de mort subite
- Neuromusculaires : la neuropathie diabétique (sensation de brûlure des jambes et de la plante des pieds).
A long terme, les conséquences de cette maladie peuvent s’avérer graves, voire même irréversibles.

Peut-on se protéger de cette maladie ?
Se protéger de la maladie non !!! Du soleil oui, car, attention, en chacun de nous en existe un diabète méconnu. La meilleure protection demeure le dépistage. Aussi, le geste simple à faire est de faire des dépistages. Surtout, si on a un parent au premier degré diabétique ou hypertendu.

Sur quoi repose le diagnostic ?
Le diagnostique repose sur le niveau glycémique, soit un taux de sucre dans le sang veineux contrôlés à deux reprises supérieure ou égale à 7 MMOL, soit 1. 26 gramme par litre ou une glycémie réalisée deux heures après un repas, appelée glycémie postprandiale. Une prise de sang faite aux doit (sang capillaire) est tout aussi indiquée. D’où l’intérêt de se piquer au doigt afin de ne pas se méconnaître diabétique.

Quels sont les signes cliniques de cette maladie qui doivent nous inciter à consulter ?
En présence de signes cliniques évocateurs du diabète et une glycémie supérieur à 11 MMOL/L, le patient doit consulter un médecin.

Y a-t-il d’autres symptômes avant- coureurs ?
Les symptômes sont :
La polyurie : «boire beaucoup d’eau :
La polydipsie «uriner plusieurs fois par jour et une perte de poids en peu de temps.
Quelle hygiène de vie préconisez-vous?
L’hygiène de vie est un mot très vaste, mais ce qu’il faut sans cesse répéter :
- Faire de l’exercice physique quotidiennement. 30 minutes de marche par jour. Je conseille d’aller acheter son pain et son journal dans son quartier. Il faut éviter les grosses sucreries type sodas, pâtisserie et autres. Eviter aussi de manger trop de raisin et trop de dates. En un mot, il s’agir d’appliquer le slogan qui dit "manger moins, bouger plus".

Il est existe deux types de diabète, comment se distinguent-ils ?
Il existe le diabète de type 1 appelé communément diabète insulinodépendant. Il est à symptomologie brutale associant :
Polydipsie, polyphagie, amaigrissement, asthénie chez le sujet jeune avec présence d’acétone dans les urines. Il y a aussi présence d’antécédent familial. Il peut être associé à d’autres maladies auto-immunes, telles que le vitiligo, maladie de basedow, goitre toxique, thyroïdite, maladie de Biermer. L’insulinothérapie est le traitement de choix du diabète de type 1, l’insuline est indispensable à la vie du patient. Le traitement par injection d’insuline doit aboutir cliniquement à la disparition des signes cliniques ; l’amaigrissement engendré par la carence doit être freiné et l’administration d’insuline permet de récupérer la perte en poids.
A court terme, l’insulinothérapie devrait retarder au maximum la survenue de complication dégénérative.
Quant au diabète de type 2, il est non insulino dépendant. De découverte fortuite d’une hyperglycémie chez un sujet adulte de plus de 30 ans avec le plus souvent un excès de poids pondéral, voire une obésité. Le plus souvent, une hérédité familiale est retrouvée associée à une hypertension artérielle.
Ce type de patients sont traités par des hypoglycémiants oraux.
Il existe des cas de diabète de type 2 pour lesquelles une insuline peut-être associée (diabète insulino requerrant.)

Par : Ourida Ait Ali

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