Constantine s’achemine lentement mais sûrement vers le statut irréversible de socle de la culture. Après bien des tentatives timides mais aussi limitées dans le temps, à l’image du festival du cinéma, du théâtre amateur ou enfantine, la voilà prête, à l’institutionnalisation de ce genre de manifestations. Pour se faire, elle a opté pour une approche professionnelle et un investissement humain et financier conséquent. En somme, elle s’est armée d’énormes moyens au prorata de ses visées.Dans l’ordre, il faudra compter, le Colloque littéraire sur Malek Haddad, le festival international du JAZZ, le festival maghrébin des Aissaoua, le festival national de la poésie féminine, le festival international du chant religieux et enfin le festival international du Malouf qui s’est clôturé, il y a à peine quelques jours. Toute cette effervescence autour de la culture et de variantes n’aura pas réussi à atteindre les objectifs espérés. Ce foisonnement culturel n’a pas drainé foule pour la majorité des manifestations. Le public constantinois à bel et bien boudé quelque unes, aura afflué pour d’autres... et aura complètement ignoré certaines, faute de médiatisation ou d’intérêt tout simplement. Le Colloque consacré à l’homme de lettres et fils de Constantine, Malek Haddad, aura indéniablement rassemblé des universitaires et des intellectuels. Et même si le public ne s’est pas compté en milliers, il demeure un public élitiste dont la qualité d’écoute et d’intervention ne souffre aucune discussion. Pour sa part, le festival national de la poésie féminine a, pour le moins, essuyé un échec cuisant. Le théâtre régional qui a abrité cette manifestation a vu une assistance clairsemée, pour ne pas dire, rare. La poésie qui est un art très exclusif semble avoir du mal à se vulgariser, à s’infiltrer dans les pans de la société. Manier les mots, jongler avec les rimes... est un exercice fort difficile. Il n’est nullement à la portée de tout un chacun. Saisir les nuances exige, par ailleurs, un bagages culturel et de larges connaissances. C’est peut-être ces écueils qui ont fait fuir le citoyen lambda... Sa programmation au mois de juillet 2009, période des vacances, aurait aussi eu raison de son échec. Le festival qui a toujours bonne presse et continue de fédérer les différentes catégories de la société, en dehors de toutes les considérations, est incontestablement le festival international du Jazz. Sa première édition fut en 2003. Du 25 au 27 mars de cette année, le public constantinois avait rendez-vous, pendant trois jours, avec plusieurs groupes musicaux qui se sont déplacés pour jouer autre chose que... du Malouf Nombreux sont ceux qui ont été motivés par la curiosité pour, en définitive, adopter cette musique et par voie de conséquence, le festival. Depuis, sa programmation, décalée au mois de mai, est renouvelée annuellement. Ses prestations sont de haute voltige, son succès est inégalable...