Les questions de sécurité, notamment la conclusion d’un nouvel accord pour remplacer le Traité sur la réduction des armements nucléaires stratégiques (START) qui arrivera à échéance en décembre, et le dossier nucléaire iranien ont dominé les entretiens mardi à Moscou entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Arrivée lundi soir à Moscou pour une visite de deux jours en Russie dans le cadre d’un périple qui l’a déjà conduite en Suisse en Angleterre et en Irlande, Mme. Clinton a indiqué dans une conférence de presse conjointe avec M. Lavrov à l’issue de leurs entretiens, que les Etats-Unis étaient disposés à renforcer leur coopération avec la Russie dans le domaine de la sécurité. L’administration américaine souhaite promouvoir les relations de coopération avec la Russie, notamment en matière d’"évaluation conjointe des menaces à la sécurité" et intensifier les efforts en vue de la mise en place d’un "centre d’échange de données" sur cette question, a-t-elle déclaré. Elle a rappelé que lors de sa visite en juillet en Russie, le président américain Barack Obama s’était entendu avec son homologue russe Dmitri Medvedev sur ce sujet afin de "faire du bouclier antimissile une oeuvre commune". Alors que le projet de bouclier antimissile américain en Europe auquel tenait vaille que vaille l’administration Bush était jusqu’ici présenté par Washington comme un moyen de parer à une éventuelle attaque iranienne, mais perçu par la Russie comme une menace à sa sécurité, l’administration Obama a fait part à Moscou de sa nouvelle évaluation de la menace que pourrait représenter l’Iran et comptait sur la coopération de Moscou en matière de défense antimissile, a indiqué Mme Clinton. «Lors de notre entretien (avec Lavrov), nous avons expliqué les principes de notre évaluation de la menace (iranienne). Nous avons fait part de cette approche à nos collègues russes (à) et nous comptons sur une coopération étroite entre les Etats-Unis et la Russie dans le domaine de la défense antimissile", a-t-elle dit. Elle a affirmé que les missiles iraniens de longue portée inquiétaient beaucoup moins les Etats-unis que les missiles de courte et de moyenne portées. La politique américaine en matière de sécurité est particulièrement axée sur les moyens de contrer d’éventuelles attaques de la part de l’Iran ou d’autres pays capables de se doter de l’arme nucléaire, a-t-elle souligné. Selon elle, la coopération entre les Etats-unis et la Russie dans le domaine de la défense antimissile sert les intérêts non seulement des deux pays mais du monde entier. "Nous voulons une transparence maximum. Nous estimons qu’il est important de nous entendre sur les principes de la menace commune ainsi que sur la manière de réagir à cette menace", a-t-elle poursuivi. Le chef de la diplomatie russe a, pour sa part, indiqué que les consultations russo-américaines sur le nouveau système de défense antimissiles préconisé par Washington allaient se poursuivre. "Aujourd’hui nous avons procédé à un échange de vues sur le déroulement de ces consultations, celles-ci se poursuivront", a-t-il dit, avant de rappeler que le dernier round de consultations entre les experts russes et américains avait eu lieu lundi à la veille la visite de Mme Clinton.