Le Midi Libre - Supplément Magazine - Le Ramadhan à Skikda, Yemma Zehoua raconte
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Edition du 27 Août 2009



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Us et coutumes
Le Ramadhan à Skikda, Yemma Zehoua raconte
26 Août 2009

Située au nord-est du pays, la wilaya de Skikda s’étend sur une superficie de 4.137,68 kilomètres carrés, où se concentrent quelques 804.697 habitants. Elle fait face, au nord, à la mer méditerranée et dispose de frontières communes avec les wilayates de Annaba, Guelma, Constantine, Mila et Jijel. Skikda renferme également d’incommensurables potentialités économiques et touristiques, avec, en prime, une façade maritime de 130 km , où se succèdent des plages féeriques (allant de Tamanart à l’ouest, jusqu’à la Marsa à l’est), et où l’on peut dénombrer pas moins de 08 zones d’expansion touristique. De l’Antique Russicada à Philippeville, aujourd’hui Skikda, plusieurs civilisations se sont succédées. Elles furent Phénicienne, Romaine, Numidienne, Turque puis Musulmane. De nombreux vestiges, dont une partie est exposée au musée de la ville, et une autre, encore dissimulée à travers les plaines et les montagnes, témoignent du passé prestigieux de la région. Yemma Zehoua, native est originaire de cette ville nous parle des us et coutumes, en période de ramadhan, propres à cette région.

Yemma Zehoua, nous raconte les jours de ramadhan à Skikda « belle ville farouche et rebelle, » disait-elle. « De nos contrées de l’est, cette cité a payé un lourd tribut durant la guerre de libération. Ayant enfanté de grands hommes à l’instar de Zighout Youcef, et accueilli d’aussi valeureux comme Didouche Mourade, originaires des Aghriv, à Ait Djenad au nord de la wilaya de Tizi-Ouzou et élevé à Alger, où l’ex-quartier de la Redoute porte son nom, et dont le destin a voulu qu’il meure les armes à la main dans la régions du nord constantinois; d’ailleurs l’ex coude-Smendou a été débaptisé du patronyme de ce chahid.» Yemma Zehoua, cette bonne dame se souvenait comme si c’était hier du ramadhan qui revêtait un caractère festif malgré les durs moments de la guerre.
«Le ramadhan, permet un ressourcement et un rapprochement convivial; d’ailleurs à l’approche de la rupture du jeune, disait-elle, les familles s’échangeaient des repas qu’elles avaient préparés, tradition oblige. Cela témoignait d’une amitié sincère et désintéressée. Les enfant se faisaient un plaisir de transporter des plats d’une maison à l’autre car cela leur permettait de goûter en retour à la cuisine des voisins a qu’ils avaient humée l’après midi durant leur curiosité et leur gourmandise étaient par le même apaisées.
Il faut dire qu’à la décharge de ses pauvres enfants, le fumet provenant des chaumières ouvraient l’appétit même aux plus rigoureux des ascètes.» «En effet, raconte-elle, le djari, chorba de l’est algérien cuisait à feu douce car préparé à la braise dans des ustensiles en terre cuite. Tout le quartier embaumait des senteurs du Djari frik. Dans certaines familles conservatrices, on se faisait encore un point d’honneur à préparer chez soi le frik.» «On achète du blé, pas tout à fait arrivé à maturité lequel sera lavé, salé et séché au soleil. Une fois bien sec, il sera alors concassé puis tamisé pour le débarrasser des scories qui pourraient altérer son goût.» «Aussi, ajoute-elle, le frik préparé ainsi est d’une qualité bien supérieure à celui qu’on trouve dans le commerce. Avec un tel produit et de la viande d’agneau élevé à la ferme, car certains fermiers font encore de l’élevage de moutons, n’ayant donc pas connu les effets de la pollution. Accompagné de la galette cuite également sur le tajine, c’est un régal au moment du f’tour; (en le réchauffant le djari bonifié également.) L’ autre plat de référence du mois de ramadhan, c’est la trida.»
La trida se présente sous forme de pâte découpée en carré d’environ un centimètre de côté. Une fois ces carrés de pâtes découpés, ils cuiront à la vapeur dans un couscoussier en argile repassant sur la borma qui contient la sauce dans la quelle cuisent des morceaux d’agneau ou de poulet bio. Sur la braise, la cuisson prend du temps et n’est pas le propre des bonnes choses (il faut laisser le temps au temps disait l’autre...) »
« La chakhchoukha, plat régional également est confectionnée selon le même mode, qu’elle soit présentée sous forme de feuilles ou de morceaux de galette sans levure. C’était extra!
L’heure de la rupture du jeûne était annoncée par la voix du muezzin du haut de la mosquée Sidi Ali Dib, d’une blancheur immaculée, située sur les hauteur de la ville. Sidi Ali Dib, saint patron de la ville, veillait sur sa cité.» Conclut Yemma Zehoua.

Par : Ourida Ait Ali

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