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Edition du 27 Août 2009



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Si Mohand Oumhand
Un poète du terroir
26 Août 2009

Né vers 1845 à Ichariouéne, village qui a servi à l’implantation de Fort-Napoléon (devenu par la suite Fort-National), Si Mohand Ou M’hand a vécu à peu près 61 ans, une vie mouvementée en somme où l’impitoyable sort, l’a jeté dans l’errance, voire la déchéance.
Le phénomène de la colonisation a été le facteur déterminant dans la vie dramatique du poète ; pour cela, Si Mohand Ou M’hand va donc connaître ses premiers déplacements à un âge précoce, où la répression marque et laisse des traces profondes et indélibiles.
Pourtant, le poète armé d’un courage à toute épreuve, ne désarma pas, malgré ces douloureuses circonstances. Il devint un lettré de l’enseignement coranique qu’il reçut à la grande Zaouïa Sidi Abderrahmane à Illoula, alors qu’il avait à peine 12 ans .
De nouveau, la colonisation française frappa fort, la région fut embrasée et de nouveau c’est la désolation. La famille du poète a été atteinte de plein fouet. Le père de Si Mohand fut exécuté et son oncle déporté en Nouvelle- Calédonie.
La cellule familiale décimée, les biens confisqués, Si Mohand Ou M’hand n’a d’autre alternative que de se soumettre au sort et de l’accepter, mais à sa manière. C’est pour cela qu’il choisit l’errance comme premier pas dans une vie qui lui fera abandonner ses études pour se livrer à lui-même, et entamer son long voyage qui ne se terminera en réalité qu’avec sa mort .
Si Mohand Ou M’hand se sentit peut-être investi d’une mission, d’un message à transmettre, le seul moyen de le faire, en passant inaperçu c’est peut-être de se comporter en vagabond et pouvoir de ce fait, tromper la vigilance du colon.
Ainsi, débuta réellement la vie poétique de Si Mohand Ou M’hand qui refusa tout ordre établi, en se faisant un mode de vie, que d’aucuns n’auraient pu supporter. De ville en ville, de village en village, de café en plage, de mosquée en bistro, sur toute l’étendue du territoire, Si Mohand Ou M’hand alla clamer son malheur soudain, et souffrir sa douleur profonde.
Vers la fin de sa vie, Si Mohand Ou M’hand devra rencontrer Cheikh Mohand Oul Hocine, un saint vénéré de la région de Aïn El Hammam. Cette rencontre a bousculé les convenances et les habitudes sacrées du Cheikh, qui prit vite en aversion cette entrevue.
Ainsi, les deux hommes se sont dits des prophéties mutuelles qui se sont réalisées malheureusement à leurs dépens. Si Mohand Ou M’hand devait mourir en apatride, comme le lui a prédit le vénéré Cheikh, et enterré à "Askif Natmana" comme le poète se l’a souhaité, tandis que Cheikh Mohand Oul Hocine est mort sans postérité de la manière que le lui a prédit le poète.

Par : K. Z.

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