Lorsqu’on était jeune on aimait tous écouter ‘‘A Yellis n Bab Elwad ,’’une des chansons les plus en vogue à l’époque. Elle faisait partie de ces fameux tubes des années 80 les plus prisés par les jeunes et le plus réussi en matière d’arrangements musicaux. Chaque représentation drainait des foules nombreuses en quête d’un genre artistique nouveau. Tout en demeurant fidèle à l’authenticité de la musique algérienne, la chanson a fait rapidement le tour du pays et devient du coup une célébrité qui a valu à son auteur prix d’honneur et distinction.
Dans les foyers, dans les bus et dans les fêtes surtout, cette chanson d’ambiance faisait la joie de tout le monde et inspira plus tard homme de lettres, de théâtre et cinéastes qui tous trouvèrent en le thème une source d’inspiration intarissable.
Aomar Ait Aider fait certainement partie de ces gens puisqu’il vient d’éditer un roman en Tamazight qu’il a titré ‘‘Yellis n Bab Elwad’’ en lui donna une traduction en français à son goût ‘‘Lola d’Alger’’. Né le 7 juillet 1955 aux Aghribs dans la Daïra d’Azeffoun (Tizi-Ouzou), Aomar Ait Aider n’est pas à sa première publication, puisqu’il a déjà publié plusieurs nouvelles ayant trait à la société kabyle. Parmi ses publications en langue française nous pouvons citer son premier roman "L’Aarch de Kabylie" édité en 2002, ou l’auteur essaie de décrire l’organisation de la vie collective chez les kabyles qui selon l’auteur est unique et ne se trouve nulle part ailleurs. Il colle ses scénarii sur la réalité immédiate de sa Kabylie natale, d’où il puise toute la substance de ses récits. D’un ton mordant, il fait mouvoir ses personnages romanesques sans complaisance, c’est-à-dire en leur infligeant la colère qui l’anime face à un vécu sociopolitique d’une Algérie qui déchante. Lecteur vorace, il a su sauvegarder l’essentiel pour se permettre de risquer l’aventure de l’écriture. Docteur d’Etat en mécanique des fluides et travaillant, actuellement, à l’université de Tizi-Ouzou en tant qu’enseignant, Aomar Ait Aider a les compétences nécessaires pour, d’une part, dispenser le savoir universitaire et, d’autre part, participer par ses essais littéraires et ses romans à la production intellectuelle dans notre pays. K. Z.