Le dernier numéro des cahiers d’études «Awal» a été consacré au thème «Genre dans les littératures post-coloniales : Feraoun, Mammeri et Belamri».
Cette revue connue sur la scène culturelle et intellectuelle a été présentée à l’occasion d’une rencontre organisée au Centre culturel algérien de Paris.
L’importance de cette publication, qui s’intéresse à la culture algérienne, a été soulignée par le directeur du CCA, Mohamed Moulessehoul, qui a indiqué que les œuvres de ces auteurs restent ancrées dans la réalité algérienne et reflètent leur société.
Hervé Sanson, co-organisateur de deux journées d’études à Paris, consacrées aux romans de ces trois auteurs, a précisé que ce nouveau numéro d’«Awal» reprend «les communications très riches et les approches audacieuses et pertinentes» présentées lors de ces rencontres scientifiques.
Il a constaté que les œuvres de ces auteurs "avaient été très peu abordées sous l’angle des rapports des genres" et qu’il fallait "éclairer" à travers les différentes contributions qui "s’attachent à circonscrire les rapports hommes/femmes, les relations qu’entretiennent le masculin et le féminin dans les sociétés décrites par les trois auteurs".
Au sujet de la représentation des genres chez l’auteur du "Fils du pauvre" (Mouloud Feraoun), Hervé Sanson dira que celle-ci est "complexe, nuancée et empreinte d’une subtilité qui mérite d’être décryptée", alors que chez Mouloud Mammeri, sa représentation des genres a évolué depuis «la Colline oubliée» à «Escales», son dernier recueil de mémoire. «Mameri, à travers les nouvelles du recueil «Escales», offre une perception très diversifiée de la représentation du féminin et une perception étendue des rapports entre les sexes, de la vision la plus traditionnelle à la plus progressiste», relève-t-il.
La partie de la revue consacrée à Rabah Belamri fait découvrir non seulement un écrivain talentueux mais aussi un poète très sensible qui sait parler des choses comme il les sent et non comme il les voit, puisqu’il a perdu la vue à son adolescence.