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Edition du 2 Mai 2009



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Musique et danse gnaouies
Un genre bien de chez nous
2 Mai 2009

Tout comme le blues, le gnaoui est un genre musical qui se veut le reflet des souffrances des esclaves déracinés. Tout comme le gospel, le gnawi recèle une part de mysticisme religieux assez importante.

Ainsi, au 16e siècle, l’asservissement de milliers de personnes de différentes régions du Sahel a donné naissance à une communauté, une musique et un mode de vie essentiellement basé au Maroc et appelé thagnaouit.
Ce style musical dans son diwan raconte l’histoire d’un peuple, ses croyances et ses souffrances. Tout ce qui touche à cette musique raconte une tranche de vie d’esclave.
Le thagnaouit a été intégré en Algérie avec l’arrivée des premiers esclaves affranchies ou en fuite, qui se sont installés par la suite dans plusieurs villes du sud- ouest du pays. Depuis, cette culture fait partie intégrante du folklore de la région et de ses traditions.
Durant ces quinze dernières années, la musique gnaouie a commencé à sortir du contexte de zaouïa dans lequel elle était cantonnée, pour faire ses premiers pas sur scène.
Les rythmes et les sonorités du style offrent une très bonne base à la fusion musicale, ce qui donne naissance à une infinité de styles et qui aide la vulgarisation et la démystification du gnaoui.
Plusieurs groupes ont contribué de manière efficace à faire connaître, vulgariser et populariser le gnaoui dans toutes ses variantes au grand public. Ce fut un grand succès. Les groupes Gaâda Diwan Bechar et El Ferda qui sont considérés comme les porte-étendards de la région de Bechar. Ces deux groupes sont considérés comme la véritable relève de Nass el Ghiwane, l’idole marocain des années 70. En effet, Gaâda Diwan Bechar et El Ferda, de par leurs différentes prestances, ont su conquérir un large auditoire à travers tout le pays, comme ils ont su exporter le son du gumbri vers l’Occident et l’Orient.
La notion de phénomène de mode prend tout son sens avec Gnawa Diffusion. Le groupe mené par Amazigh Kateb, fils de Kateb Yacine, crée un véritable buzz grâce à une fusion de reggae, gnaoui et paroles engagées. Pour preuve, chacun des quatre derniers concerts du groupe en Algérie a drainé plus de 5.000 personnes. Diwan Dzair, Diwan Biskra, Diwan Casbah et tant d’autres troupes ont merveilleusement transmis ce genre musical
D’autres troupes et musiciens ont développé la musique gnouie selon leurs inspirations. Nous citerons Karim Ziad qui fait une envoûtante fusion jazz, Djamel Laroussi, le premier Maghrébin diplômé d’une université de musique de Cologne qui a créé son propre style basé sur une fusion algéro-occidentale.
Quant à l’essence de la musique gnaouie, elle est précieusement conservée par les héritiers des zaouïas actuellement éparpillées aux quatre coins du pays. Beaucoup de groupes font encore du gnaoui dans sa plus simple instrumentation à savoir : gumbri, karkabou et tambour.
Dès lors, il ne faut point s’étonner de voir cet engouement faire tache d’huile à travers plusieurs espaces culturels pour les jeunes et moins jeunes. La musique gnaouie a fait découvrir une musique mais aussi une riche région du pays prise d’assaut ces dernières années par un nombre impressionnant de touristes. Bechar, Taghit, Timimoune, autant d’escales pour les fêtes, pour le tourisme et pour la musique. Aujourd’hui le « in » est de réveillonner au son d’un gumbri au milieu des dunes. C’est tout le secret du gnaoui.

Par : Nadir Hammou

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