Grisaille, morosité sont au rendez-vous de cette fin de campagne électorale coincidant avec les vacances scolaires de printemps et pendant lesquels la pluie n’a cessé de tomber sur la capitale. Les élèves censés décompresser après un dur labeur n’ont guère été gâtés par la nature encore moins par les services communaux, censés proposer des activités ludiques à ces enfants durant cette trêve scolaire. Mis à part quelques excursions (entrant surtout dans le cadre de la campagne électorale) et de rares sorties en forêt pour sensibiliser les enfants à la protection et la sauvegarde de la nature, rien n’est venu rompre la monotonie des vacances de nos petits potaches. Petite note colorée, toutefois, hier dans les rues ( tristes à mourir, d’Alger) : des centaines de fillettes et d’adolescentes, bravant la pluie et le froid ont égayé, le temps d’ une course, cette morne matinée du vendredi. Trempées certainement jusqu’aux os sous la fine pluie battante, elles affichaient, toutes, des sourires radieux s’encourageant les unes les autres. Certaines le visage crispé par l’effort, s’arrêtaient pour reprendre leur souffle et repartaient de plus belle. Les traînardes étaient encouragées par les agents de l’ordre présents en force sur les lieux et qui assumaient le rôle de supporters en plus de leur mission.
Les petits incidents de parcours n’avaient pas de prise sur la bonne humeur de ces gamines qui donnaient ainsi une leçon de persevérance et d’endurance, mêmes celles qui «claudiquaient» ont préféré poursuivre leur course en dépit de la douleur, dédaignant l’ambulance qui les suivait au pas. De rares citoyens bien couverts, protégés par des parapluies, sortis pour effectuer des achats jetaient un regard indifférent sur ces «demoiselles» qui n’avaient qu’un seul but... la ligne d’arrivée.