La commune de Khreicïa est située seulement à quelques kilomètres d’Alger-Centre et pourtant on se croirait, en y arrivant, dans une ville d’un autre âge.
L’entrée de cette commune, du côté de Baba-Hassen sur la RN 63 n’est même pas dotée de trottoirs, ce qui représente un réel danger pour les piétons obligés de disputer, dangeureusement, la chaussée aux voitures.
Ajouter à cela la boue engendrée par les engins des nombreux chantiers, les camionnettes squattant le bord de la route pour s’approvisionner auprès des revendeurs de matériaux de construction, installés tout le long de ladite route. «J’ai toujours deux sacs en plastique dans mon cartable en cas de pluie pour protéger mes chaussures», nous dira un enseignant dans une école primaire. «Cette situation dure depuis trop longtemps», nous expliquent des citoyens, lesquels ne cachent pas leur ire face à la manière dont leur commune est gérée.
Des jeunes, rencontrés sur place, nous feront part de leur détresse et n’hésiteront pas à accuser l’administration d’être à l’origine d’une situation jugée «catastrophique et où rien ne fonctionne correctement». Certains résidants nous ont déclaré, «notre APC excelle particulièrement dans la mise en place de fanions et de drapeaux, au moment où des jeunes mettent leur vie en danger en courant derrière des camions chargés de briques ou de sable dans l’espoir d’obtenir un travail pour la... journée», ceci dans une commune où il y a, ironise Hakim la trentaine, «le taux le plus élevé de cafés populaires», faisant allusion au nombre de chômeurs regroupés, à longueur de journée, autour d’une unique tasse de café (n’ayant pas de quoi s’offrir une chacun). Karim, la vingtaine nous conseillera de nous rendre à la Maison de jeunes, un établissement censé encadrer et canaliser les jeunes afin de les empêcher de verser dans la délinquance. Arrivés sur les lieux, le constat pour nous est sans appel, des petits locaux en préfabriqué, le secrétariat fait également office de bibliothèque , au sens figuré du terme avec quelques ouvrages, une cinquantaine environ. Pour ce qui est des activités dispensées, nous apprendrons que l’enseignant de musique venait d’être muté sur Alger à un moment où tout le monde a pour unique préoccupation la campagne électorale pour la présidentielle de 9 avril.
Le directeur de cette structure est absent pour des obligations... liées à l’élection présidentielle. Nous avons tenté d’être reçus par le P/APC pour connaitre son point de vue sur la situation, mais au niveau de la réception, on nous a signifié clairement et fermement que «le maire ne reçoit personne même durant les jours de réception: Il est occupé, revenez après les élections». Cela se passe de commentaire.