Une dame d’un certain âge, le couffin contenant des bottes de blettes et de «guernina» (cardes sauvages) qu’elle nous dit avoir payé 30 DA l’unité, regardait d’un air malheureux la pomme de terre, la courgette, la carotte et la tomate , respectivement cédés à 100, 120, 70 et 130 DA le kg.
Abordées dans l’un des marchés de la capitale, les ménagères ont déclaré être affolées voire désemparées, ne sachant plus à quel saint se vouer. Une femme d’un certain âge, le couffin contenant des bottes de blettes et de «guernina» (cardes sauvages’ qu’elle nous dit avoir payé 30 DA l’unité, regardait d’un air malheureux la pomme de terre, la courgette, la carotte et la tomate , respectivement cédés à 100, 120, 70 et 130 DA le kg, elle finit par s’exclamer. «Ce n’est vraiment plus possible ! Cela ne peut plus durer ainsi ! Nous ne sommes pas payés en euros tout de même pour nous vendre ces produits à de tels prix !» Le marchand de répondre. «Ce n’est pas de ma faute, j’ai acheté à «tel prix», il faut bien que je prenne un bénéfice qui est d’ailleurs à peine de 5 ou 10 DA par kg». Une autre dame, le couffin encore vide, fait plusieurs fois le tour du marché dans l’espoir de trouver des vendeurs ambulants, proposant légumes et fruits pour beaucoup moins cher, (leurs produits étant, généralement, de moindre qualité.)
Mais même chez ces revendeurs informels, les prix sont «chauds». Par ces temps de froidure, la petite dame s’en est allée donc chez l’épicier acheter des lentilles ( le légume des gens humbles et qui remplissait autrefois les ventres creux dans les moments de disette, mais même ce légume sec reste cher. «C’est malheureux, nous dira-t-elle, en plein printemps manger des légumes secs, ce n’est pas du tout normal ! Le temps s’est déréglé ! » Un monsieur sur les lieux a rempli son couffin de victuailles, pommes de terre et autres légumes, tout le monde regardait le panier avec envie, gêné il dira pour se justifier: «Ma femme vient d’accoucher, il faut ce qu’il faut.» «Bienvenu à l’enfant, s’exclament les femmes, pourvu qu’il connaisse de meilleurs jours». Enfin, il faut dire que s’il y a des vendeurs il ya des acheteurs lesquels doivent bien gagner leur vie.