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Edition du 3 Fevrier 2009



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L’âge d’or de l’archéologie
3 Fevrier 2009

Dans un village perdu du nord de la Chine, berceau de la civilisation chinoise, les archéologues mettent peu à peu au jour les vestiges d’une culture vieille de 3.000 ans.
Le vaste cimetière de Yangshe, à une centaine de kilomètres du Fleuve Jaune, livre ses secrets sur l’Etat des Jin et sa remarquable diversité culturelle, dans ce qui est aujourd’hui la province du Shanxi. Ailleurs, ces trésors déchaîneraient la passion du monde universitaire. En Chine, l’une des plus anciennes civilisations au monde, ils ne sont qu’un parmi tant d’autres, dont beaucoup restent à découvrir. «Nous sommes dans l’âge d’or de l’archéologie en Chine, depuis la fin des années 80», relève Ji Kunzhang, un expert de l’Institut archéologique du Shanxi, chargé des excavations de Yangshe. Il est vrai que les découvertes se succèdent, souvent précieuses. Dans l’Anhui (est), des centaines d’objets en jade ont ainsi été exhumés, parmi lesquels ce qui serait le premier cochon sculpté du pays, un objet de 88 kilogrammes remontant au néolitique. En 2007, ce sont plus de 10.000 pièces de porcelaine et autres antiquités qui ont été récupérées, 700 ans après avoir sombré en Mer de Chine du Sud, près des îles Xisha.
Le navire suivait vraisemblablement la «route maritime de la soie» menant à l’Asie du sud-est et au-delà. Dans le cimetière de Yangshe, l’un des sites les plus extraordinaires contient 48 chariots et les restes de 105 chevaux, enterrés avec un ancien dirigeant de l’Etat Jin, qui s’était illustré pour ses campagnes militaires pendant la dynastie des Zhou de l’ouest (1120-781 avant JC). Sans équivalent par son ampleur sous les dynasties Shang et Zhou (1600-256 avant JC) et nettement antérieure à la célèbre armée de terre cuite de Xi’an (dans la province voisine du Shaanxi).
Celle-ci, contenue dans la tombe de Qin Shihuang, le premier empereur de la Chine, est de 600 ans plus jeune, souligne Ji. Certains chariots de Yangshe sont des attelages de cérémonie laqués de rouge, avec certaines pièces en bronze, comme les charnières des portes.
D’autres, manifestement destinés à la guerre, sont équipées de plaques de protection, en bronze également. «Nous pensons qu’il s’agit des chariots et des chevaux que la cavalerie utilisait dans ses campagnes militaires», explique Ji Kunzhang.«Nous avons compté au moins 105 chevaux. Nous pensons qu’ils ont été drogués et enterrés vivants car certains avaient la tête dressée, d’autres les jambes attachées», raconte-t-il L’Etat des Jin existait sous la dynastie des Zhou, elle-même divisée en deux périodes, Zhou de l’Ouest et de l’Est. Le cimetière fut découvert pour la première fois en 1992, mais les moyens pécuniaires pour des fouilles de grande ampleur ne fut réuni qu’en 1996.
Depuis, 19 tombes ont été mises au jour. Il a fallu quatre ans pour achever les fouilles sur celle contenant les attelages. Depuis aussi, les financements se sont miraculeusement débloqués au fur et à mesure des découvertes majeures et bientôt, en mars, sera donné le premier
coup de pioche sur le site du cimetière, pour un musée de l’Etat des Jin. «Le musée devrait ouvrir d’ici à 2010», estime l’archéologue.
Moyennant un investissement de 100 millions de yuans (11 millions d’euros), le musée accueillera les bronzes et jades sortis des 19 tombes des dignitaires Jin et de leurs épouses. «Nous avons de plus en plus de financements publics et partout dans le pays des fouilles importantes ont lieu», se réjouit le responsable.


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