Les bébés transportés dans des poussettes où ils tournent le dos à leurs parents sont plus stressés et risquent d’être "appauvris émotionnellement", conclut une enquête de l’Université de Dundee (Ecosse) publiée vendredi. Au contraire, l’enfant promené en faisant face à son père ou sa mère se sent rassuré, son pouls est moins élevé et il a deux fois plus de chances de s’endormir, selon cette étude menée sur un total de 3.000 "couples" enfant-bébé.
Lors d’une expérience spécifique menée sur 20 bébés, les chercheurs ont découvert que 25% des parents parlaient à leur progéniture lorsqu’elle leur faisait face dans la poussette ou le landau. C’est deux fois plus que pour les poussettes "face à la route"-de loin les plus répandues-, où les enfants sont nettement moins susceptibles de parler, de rire ou plus généralement de communiquer avec leur parent. Les mères ayant l’occasion d’utiliser successivement les deux types de poussettes riaient plus fréquemment en "face-à-face". Seulement un des 20 bébés en question a ri pendant son trajet "face à la route", contre 10 bébés promenés dans une poussette "dos à la route", selon cette étude. "Les neurosciences nous ont aidés à comprendre l’importance de l’interaction sociale pour le développement cérébral de l’enfant pendant ses premières années", a commenté le Dr Suzanne Zeedyk, du département "psychologie" de l’Université de Dundee. "Si les bébés passent beaucoup de temps dans des poussettes, cela amoindrit leur capacité à communiquer facilement avec leurs parents". "A un âge où le développement cérébral est plus important qu’à tout autre moment de la vie, cela a un impact négatif sur leur développement", a-t-elle souligné. "Nos données montrent que pour de nombreux bébés, la vie en poussette est appauvrie émotionnellement et peut être stressante, or des bébés stressés feront des adultes anxieux", selon elle.