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Edition du 12 Novembre 2008



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Surcharge pondérale
l’industrie pharmaceutique dans le collimateur
12 Novembre 2008

D’après l’OMS, d’ici 2015, la planète comptera quelque 2,3 milliards d’adultes en surpoids et plus de 700 millions d’obèses. Revers de l’industrie pharmaceutique. En effet, trois laboratoires américains et français ont abandonné l’un après l’autre des molécules anti-obésité, mais la recherche continue face à ce fléau en expansion dans le monde. L’éponge a été jetée, et les millions de dollars investis avec, en raison d’effets psychiatriques indésirables. Erreur stratégique de conception ? En tout cas, les molécules de Merck, Sanofi-Aventis et Pfizer, le taranabant, le rimonabant (seule molécule commercialisée sous le nom d’Acomplia) et le "CP-945,598", appartiennent à la même famille : elles visent à produire dans le cerveau un effet contraire à celui du cannabis qui ouvre l’appétit. Les bénéfices au regard des effets indésirables étaient toutefois insuffisants pour obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM), résume auprès de l’AFP le Dr Catherine Baulac de Pfizer-France. D’après l’OMS, d’ici 2015, la planète comptera quelque 2,3 milliards d’adultes en surpoids et plus de 700 millions d’obèses. Les exigences des autorités sanitaires sont de plus en plus drastiques, selon les analystes financiers. Et le retour sur investissement dans ce marché porteur de l’obésité, comme dans celui des maladies rhumatismales, reste semé d’embûches. En 2005, Pfizer a suspendu la vente de l’anti-inflammatoire Bextra (valdécoxib) en raison de risque de réactions cutanées graves et de problèmes cardiovasculaires. En 2004, Merck retirait du marché mondial un produit similaire (anti-COX2), le Vioxx (rofécoxib) pour cause de risque cardiaque. L’Américain Pfizer a, d’ailleurs, indiqué qu’il ne lancerait plus de nouvelle recherche sur l’obésité. Mais des spécialistes expriment leur déception tel l’Anglais Colin Waine (National Obesity Forum). L’Acomplia aurait pu bénéficier à ceux pour qui les deux médicaments encore disponibles, l’orlistat (Xenical de Roche) ou la sibutramine, ne convenaient pas. Selon les analystes, ces revers mettent à mal le modèle de "blockbusters" médicaments de masse qui dégagent rapidement un milliard de dollars de chiffre d’affaires par an. Mais la recherche continue. Ainsi, des chercheurs ont découvert une molécule de synthèse qui évite à des souris de grossir malgré un régime surchargé de graisses, selon la revue américaine Cell Metabolism. Administrée en préventif, la molécule de synthèse, baptisée SRT 1720, a protégé les souris de l’obésité malgré leur régime trop riche en graisses, tout en les préservant de faire un diabète, dont l’apparition est favorisée par l’excès de poids. "Elles peuvent également courir deux fois plus longtemps et deux fois plus loin que les autres", poursuit-il. Leurs niveaux de sucre et graisses sanguines (cholestérol...) ont diminué. "Le SRT 1720 n’a guère eu d’effets sur le poids des souris obèses, mais a en revanche agi sur leur diabète (excès de sucre dans le sang) en restaurant un profil se rapprochant de la normale", dit-il. "La molécule, développée par Sirtris (compagnie du groupe GlaxoSmithKline), mimerait un effet de restriction calorique" ajoute le chercheur qui "ne serait pas surpris qu’elle accroisse la longévité". En août dernier, des Américains montraient qu’un antiépileptique testé contre la dépendance à la cocaïne, la vigabatrine, faisait maigrir rapidement des rats de laboratoire.


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